Les restaurants Courtepaille mis en vente

Le fonds britannique ICG, propriétaire de la chaîne, a, selon nos informations, confié un mandat à la banque d’affaires Lazard pour céder le contrôle de ce groupe frappé par la crise du covid-19 qui emploie 3.500 personnes.

 

Le Covid-19 rebat aussi les cartes dans la restauration . Alors que Groupe Bertrand (Burger King, Hippopotamus, Le Procope, La Brasserie Lipp, etc.) fait face à la crise en sollicitant des prêts garantis par l’Etat (PGE), d’autres empruntent une voie plus radicale. Selon nos informations, le fonds britannique ICG a confié un mandat à la banque d’affaires Lazard pour céder le contrôle du groupe Courtepaille.

L’enseigne de restauration en difficulté, qui compte quelque 300 établissements et 3.500 employés, n’est plus en capacité de solliciter une aide financière. Son propriétaire, un fonds de dette, avait déjà repris les clés de la chaîne en 2015 au terme d’une âpre bataille judiciaire avec son actionnaire d’alors, Fondations Capital. Etant aussi créancier de Courtepaille, il peut difficilement obtenir une aide externe de banques pour l’entreprise. A moins de lui-même réinvestir.

Mais arrivé au terme de plus de seize ans d’appui de l’entreprise spécialiste des grillades, comme prêteur d’abord puis actionnaire, ICG préfère aujourd’hui trouver un partenaire capitalistique et céder le contrôle. « Rien n’empêche qu’il conserve néanmoins une minorité au capital ou soit associé d’une manière ou d’une autre au retour de croissance futur, souligne une source. Le groupe doit désormais s’adosser à un acteur industriel ». Le premier tour des offres est attendu pour la fin du mois. Le propriétaire de Courtepaille souhaite finaliser sa cession courant juillet.

Pas de prêt garanti

Interrogée, l’entreprise n’a pas souhaité faire de commentaires. « Courtepaille, qui a rouvert une partie de ses maisons, accélère sa reprise d’activité suite aux annonces du président », indique une source proche. Le groupe ne pouvant bénéficier d’un PGE, « il étudie donc toutes les solutions possibles pour adapter son financement en conséquence », poursuit cette source.

Comme pour le reste du secteur, la crise sanitaire, qui a entraîné la fermeture de la restauration à table 11 semaines en zone verte et deux de plus en Ile-de-France, a lourdement affecté les recettes de la chaîne qui se décline en trois concepts d’établissements. Avant le déclenchement du confinement, Courtepaille dégageait autour de 10 millions d’euros d’Ebitda pour un chiffre d’affaires de 259 millions d’euros (hors taxes) en 2019 et 14,4 millions de repas servis sous enseigne dans l’année.

Avec des réouvertures seulement progressives, et un protocole sanitaire qui exige un mètre de distance entre les tables réduisant le nombre de couverts servis, le volume d’activité mettra du temps à retrouver son rythme de croisière.

Article d’ Anne Drif avec Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur source

Source : Les restaurants Courtepaille mis en vente | Les Echos