Les restaurants ont résisté à la météo maussade
Leur activité a progressé de 2 % au cours des trois derniers mois, selon Food Service Vision. Les congés de mai ont prouvé qu’en vacances, les Français continuent à se faire plaisir, en nombre de sorties comme en dépenses.
Dans un contexte compliqué, la restauration tient plutôt bon. En dépit d’une météo particulièrement maussade sur une majorité du pays depuis de longues semaines. « Lorsqu’il pleut beaucoup, cela a, d’ordinaire, un impact majeur sur la consommation hors domicile. Mais malgré ce printemps très arrosé, le marché fait preuve d’une bonne résilience », constate François Blouin, le président fondateur de Food Service Vision.
Le cabinet, qui vient de publier sa nouvelle « Revue Stratégique », chiffre ainsi, pour les trois derniers mois, à 3 % la hausse globale du secteur, incluant aussi les cantines et les commerces de proximité comme les boulangeries, qui font, elles, mieux que la moyenne. Des résultats dans la lignée des tout premiers mois de l’année.
Coup de pouce des congés
La seule restauration commerciale a vu son chiffre d’affaires progresser en moyenne sur trois mois de 2 %. La hausse du ticket moyen faiblit, elle, par rapport aux périodes précédentes, avec une augmentation de seulement 3 %.
« Les Français, poussés par le calendrier, ont pris plus de congés en mai qu’à la même période en 2023. Et la part des occasions de repas à l’extérieur pendant les vacances est passée à 26 % de la consommation contre 18 % l’an dernier, avec des dépenses plus importantes.
Les zones touristiques, le littoral ont vécu une bien meilleure période que les centres-villes, notamment Paris, qui ont souffert », analyse François Blouin. Il constate un écart croissant des comportements entre les moments travaillés et ceux de la vie quotidienne où les gens tendent à contracter davantage les dépenses, y compris pendant leurs périodes de loisirs.
En juin, les premiers signaux montrent que la consommation se tient, grâce, en particulier, aux touristes étrangers.
Côté prix, l’inflation commence à marquer le pas. Elle est plus forte chez les indépendants que parmi les chaînes qui serrent davantage leurs tarifs. Ce qui n’empêche pas les premiers d’afficher ces derniers mois des performances un peu meilleures que les secondes. Alors que la situation était inverse en 2023 .
Défaillances à surveiller
Mais au sein des indépendants, qui représentent plus de 117.000 points de vente, les situations sont contrastées. Un tiers était bien orienté, un autre était, en revanche, en baisse, le reste enregistrant une activité stable.
Parmi les points à surveiller dans les prochaines semaines figure le taux de défaillance du secteur de l’hôtellerie-restauration. En avril, il était au-dessus de 2019, avant le Covid. « Le métier de restaurateur est plus complexe à exercer aujourd’hui et plus exigeant en matière de gestion des approvisionnements comme de la main-d’oeuvre », juge François Blouin.
Au-delà d’un mois entre mi-juin et mi-juillet probablement stable compte tenu des incertitudes politiques, l’effet JO sera aussi à scruter. « Un regain d’activité est à prévoir dans les métropoles concernées. Mais, dans le même temps, le télétravail renforcé va déporter une partie de la consommation vers les zones de domicile ou de résidence secondaire », note le dirigeant de Food Service Vision.
Les conséquences de Paris 2024 devraient se faire sentir au moins jusqu’à la fin de l’année. « On peut espérer des retombées touristiques ultérieures», escompte-t-il. Et le dernier trimestre devrait bénéficier du report d’événements professionnels se tenant d’ordinaire en juin et juillet.
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/les-restaurants-ont-resiste-a-la-meteo-maussade-2102970