Les restaurateurs prennent la formule complète

Etude

Pour les experts de Xerfi-Precepta, la fréquentation des restaurants devrait progresser d’environ 2 % par an d’ici à 2020. D’après leurs données, la restauration rapide, principale bénéficiaire des nouvelles habitudes alimentaires des Français, a pu échapper aux difficultés du marché et achève l’exercice 2016 avec 2,3 % de croissance. Ces experts estiment donc que « les fournisseurs ont plus que jamais une carte à jouer, à condition de s’adapter aux nouvelles tendances (bio, fait maison, circuits courts…) tout en proposant des solutions globales (vente, livraison, voire logistique) répondant davantage aux attentes de leurs clients ».

Pour répondre aux attentes des consommateurs finaux, les industriels en place ont renouvelé leurs stratégies d’approvisionnement en offrant de nouveaux gages de qualité et de traçabilité, tout en jouant la carte du local à l’image de D’Aucy Foddservice avec sa marque Cocotine, qui propose des produits élaborés à partir d’œufs provenant exclusivement d’élevages français. Ou encore de Barilla Foodservice qui investit le segment du sans gluten. Pour apporter plus de service aux professionnels de la restauration, ces industriels étoffent leur offre de conseils en accompagnant leurs produits d’idées de recettes, à l’instar de Tipiak qui vient d’éditer le tome 3 de son guide « Tipiak met les petits plats dans les grands ». D’autres organisent des ateliers à destination des chefs cuisiniers ou des baristas.

Le positionnement différent des nouveaux entrants

Xerfi analyse que la bataille sera plus féroce du côté de la distribution. « Car les grossistes-livreurs traditionnels pourraient bien voir leurs parts de marchés s’éroder à moyen terme avec la montée en puissance des distributeurs-incubateurs de marques (Fresh Food Village, Alterfood…) », souligne-t-il. Pour tirer leur épingle du jeu, ces derniers peuvent compter sur un portefeuille de marques innovantes positionnées sur les segments nature et/ou santé. Ces nouveaux entrants disposent souvent de l’exclusivité sur les marques distribuées ainsi que sur une vraie force logistique dans les grandes villes, comme Bergam’s. Du côté de la vente de gros, largement dominée par Metro et Promocash, l’arrivée du géant américain Costco pourrait entraîner une redistribution des positions à moyen terme.

Le virage numérique

Face à ces nouvelles menaces, les distributeurs traditionnels ne restent pas inactifs. « Ils se sont d’abord engagés dans une course à la taille avec, au programme, rachat de concurrents (Brakes Group qui a pris le contrôle de Davigel) ou extension du maillage territorial (Promocash qui vient d’ouvrir son 140e point de vente). Mais pour s’imposer comme de véritables partenaires des restaurateurs, les distributeurs traditionnels devront passer à la vitesse supérieure ». L’auteur de l’étude, Jérémy Robiolle, évoque la fidélité pour donner accès à une offre personnalisée de produits et service. Une réelle stratégie numérique peut constituer un bon moyen pour se différencier auprès de restaurateurs de plus en plus connectés. Sur ce terrain-là, Transgourmet et Metro Cash & Carry se montrent déjà actifs. Le premier dispose d’une application mobile présentant son catalogue de produits et a créé un nouvel outil de gestion, E-quilibre Gourmet. Le second a lancé sa plateforme de vente en ligne et lancé son propre incubateur de start-up spécialisées dans les métiers de bouches, Techstars Metro Accelerator.

Source : Les restaurateurs prennent la formule complète – Tokster