Les sirops Routin bousculent le monde des boissons

La société savoyarde a doublé son chiffre d’affaires en quatre ans. L’entreprise de sirops a élargi son activité aux ingrédients pour « boissons créatives ».

« Dans la seule ville de Séoul, il y a 16.000 coffee shops… » Un chiffre qui fait rêver Loïc Couilloud, le patron de Routin, l’entreprise savoyarde, connue pour ses sirops qui se présente comme « le seul groupe français à l’international d’ingrédients pour boissons créatives ».

Depuis qu’il a été racheté par le fonds Apax , il y a quatre ans, ce roi du sirop a multiplié les opérations de croissance externe et a doublé son chiffre d’affaires, à 93 millions d’euros. Il se donne trois ans pour le porter à 180 millions d’euros.

Après s’être offert les sirops, sauces et purées d’ Eyguebelle en 2021, il a acquis en 2022 la société Artonic, qui produit des « ginger ales » et « tonic » . Et il annonce en ce début février le rachat de Cappuccine, une société californienne spécialisée dans les poudres pour frappés et boissons aromatisées. « Le marché américain est de loin le plus gros et le plus rentable actuellement », souligne encore le patron de Routin, qui réalise désormais 40 % de son activité à l’international et qui précise que « c’est en Asie qu’on trouve les plus fortes croissances ». « Les bars où consommer des cocktails avec ou sans alcool, et les chaînes de coffee shops telles que Starbucks se multiplient. Le marché des boissons créatives est en pleine explosion », affirme Loïc Couilloud.

Du sirop aux ingrédients

Routin a créé sa propre école de formation à la mixologie à Chambéry, en direction des barmen et des baristas qui souhaitent se former au « drink design ». L’idée est d’aider les professionnels à « théâtraliser » la préparation des cocktails. « De sirupier, nous sommes devenus un acteur mondial de la mixologie », commente Loïc Couilloud. Routin propose des purées de fruits, des smoothies et des sauces aux cafés, bars, restaurants et autres lieux de restauration dans plus de 80 pays, ainsi qu’en grande et moyenne surface (GMS) en France et en Belgique.

L’entreprise dispose d’une « bibliothèque » de 180 sirops, qui ont largement dépassé leur fonction initiale d’aromatisation de l’eau pour devenir « un ingrédient culinaire ». Dans ce registre, Routin propose des sirops d’huître et des sirops de homard, également utilisés par certains « bartenders » pour « personnaliser le Bloody Mary ».

A côté de son école de formation, Routin a ouvert un atelier à façon, où se conçoivent les sirops commercialisés sous la marque 1883. Avec des parfums comme le yuzu, la cardamome, le baobab, le spéculoos, le brownie, l’hibiscus, le Falernum….

Le marché du sirop, né en France au XIXe siècle, continue de se développer. Dilué, il ne souffre pas de la désaffection du sucre, à l’inverse des jus de fruits. Les ventes dans le monde ont atteint le milliard d’euros en 2022. De très loin numéro un en France, Teisseire, passé sous pavillon britannique en 2015 (Britvic) contrôle 35 % du marché national, en progression de 6 % à 300 millions d’euros. Routin a obtenu en 2018 les licences sur les sirops Oasis (Suntory) et Carambar (Eurazeo) , « deux marques qui ont permis à l’entreprise savoyarde de gagner 1 million de consommateurs, qui ne buvaient pas de sirop jusque-là », indique Loïc Couilloud.

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

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