Les titres-restaurants seront entièrement dématérialisés d’ici fin 2025

Face à la complexité administrative et aux commissions élevées appliquées aux tickets-restaurants au format papier, le gouvernement veut accélérer la dématérialisation.

Les restaurateurs ne veulent plus accepter les tickets en papier, trop complexes administrativement.
Les restaurateurs ne veulent plus accepter les tickets en papier, trop complexes administrativement. (Mourad ALLILI/SIPA)

C’était une demande pressante des restaurateurs, mais aussi des salariés. La ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, Olivia Grégoire, a annoncé ce lundi la dématérialisation des titres-restaurants avant 2026. « Ça n’est pas possible d’avoir des restaurateurs, dans les conditions actuelles, qui galèrent avec les tickets-restaurants et qui ont des commissions trop élevées. C’est le droit des salariés et cela me semble important de le simplifier », a expliqué la ministre au micro de franceinfo, annonçant que cette dématérialisation serait intégralement effective avant 2026.

La grogne est montée ces dernières semaines chez les restaurateurs, déjà affaiblis par le manque de clients issus des bureaux . D’après Olivia Grégoire, un quart des commerces français refusent les tickets papiers, pour des raisons de complexité administrative et de commissions élevées imposées par les émetteurs de titres-restaurants, alors que le manque de trésorerie est important dans le secteur de la restauration.

C’est aussi un véritable enfer administratif pour beaucoup. Et une barrière importante pour les cinq millions de salariés bénéficiaires, pour qui le ticket resto est un vrai coup de pouce en cette période de forte inflation , pour manger au travail mais aussi pour faire leurs courses au supermarché.

Plafonnement des commissions

« L’objectif est de faire en sorte que cela coûte moins cher aux restaurateurs », a assuré Olivia Grégoire , expliquant qu’elle avait demandé à l’Autorité de la concurrence d’enquêter sur d’éventuels abus de position dominante dans l’application des commissions. Les résultats devraient être connus dans quelques jours.

« S’il y a un dysfonctionnement de marché, on plafonnera les commissions » plutôt vers « le plancher que le plafond », a-t-elle précisé, sachant que le niveau appliqué aux restaurateurs se situe généralement entre 3 et 5 % du total de la transaction, montant reversé aux entreprises qui émettent les titres-restaurants.

Les sociétés Edenred, Up, Natixis Intertitres et Sodexo avaient été sanctionnées en 2019 par l’Autorité de la concurrence à payer 415 millions d’amendes au total pour pratiques anticoncurrentielles, et la décision en appel devrait intervenir cette année. Lundi à la mi-journée, Edenred reculait de plus de 9 % à la Bourse de Paris, tandis que Sodexo perdait près de 4 % face à la menace d’un plafonnement des commissions.

Dans la foulée, la start-up Swile , qui équipe les entreprises en titres-restaurants dématérialisés via une carte, a déclaré « se (réjouir) de l’annonce ». Cela « va incontestablement donner un coup d’accélérateur supplémentaire à la dématérialisation de notre industrie », explique la société par la voix de son fondateur, Loïc Soubeyrand. Et de préciser que sur la part d’entreprises distribuant encore des tickets papiers, Swile s’est rapproché de la moitié d’entre elles pour une future dématérialisation, notamment via son rapprochement avec Bimpli , filiale de BPCE.

Olivia Grégoire a aussi expliqué que le gouvernement planchait sur une solution qui pourrait permettre de dématérialiser l’ensemble des titres-restaurants tout en continuant à pouvoir en faire don à des associations. « Il faut que les gens puissent continuer à donner leurs tickets à des associations s’ils le veulent. On doit (travailler) pour tout dématérialiser », a-t-elle déclaré, précisant vouloir aider les entreprises qui n’ont pas encore fait le virage du numérique.

Par Joséphine Boone – A retrouver en cliquant sur Source

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