C’est la fin de l’aventure pour Moët Hennessy Diageo France (MHD), joint-venture entre Moët Hennessy, la division vins et spiritueux du groupe LVMH, et le Britannique Diageo.
Si le partenariat entre LVMH et Diageo remonte à 1994 dans le cadre d’un accord mis en place avec Guinness, cette association entre le n°1 mondial du luxe et le n°1 mondial des spiritueux, par ailleurs détenteur de 34% de Moët Hennessy – à l’exception des participations dans Château d’Yquem, Château Cheval Blanc, Clos des Lambrays et certains vignobles champenois – date de 2000.
Pourtant, au-delà de leurs cultures d’entreprise divergentes, la défiance a toujours été de mise entre les deux actionnaires. C’est d’autant plus vrai que Diageo n’a jamais véritablement caché son désir de mettre la main sur la division V&S de LVMH. En 2020, le n°1 mondial des spiritueux a même reproché à Moët Hennessy de ne pas lui verser au moins 181 M€ de dividendes au titre des résultats 2019 de la joint-venture.
Aujourd’hui, le divorce entre Moët Hennessy et Diageo étant acté pour ce qui est de la distribution commune de leurs marques en France, une question se pose. Qui va reprendre la commercialisation des marques du portefeuille de Diageo, l’un des plus beaux portfolios « whisky » avec, en particulier, les Classic Malts ?
Les rumeurs vont naturellement bon train. À terme, la création par Diageo de sa propre structure de distribution en France, comme l’ont fait Brown-Forman en 2014 et Edrington en 2022, semble l’option la plus logique. En attendant, Campari, qui a récemment perdu la distribution des whiskies d’Edrington et de Beam Suntory, est probablement l’acteur le plus intéressé par l’affaire.

Source : V&S NEWS