
L’hôtellerie de luxe, un secteur en croissance et en consolidation
L’émergence de nouvelles clientèles étrangères alimente le dynamisme de l’hôtellerie de luxe, comme en témoigne l’acquisition de Belmond par LVMH.
Au-delà de l’élargissement de son périmètre, de la constitution d’une sorte d’écosystème autour de riches consommateurs, le rachat programmé de Belmond par LVMH (par ailleurs propriétaire des Echos) en dit long aussi sur le potentiel de croissance et de développement de l’hôtellerie de luxe dans le monde.
Alors que d’aucuns estiment le montant de l’acquisition élevé (2,6 milliards de dollars), il faut rappeler que Belmond, classé au 25ème rang des enseignes hôtelières de luxe selon le cabinet d’études et de conseil MKG, suscitait moult convoitises. Les groupes américains Hyatt et Hilton étaient sur les rangs, comme des sociétés d’investissement, à l’instar de Blackstone et KKR.
Avec sa quarantaine d’hôtels, trains et bateaux de croisières fluviales de prestige, Belmond, que l’on disait valorisé autour de 1,8 milliard de dollars, constituait, il est vrai, un actif de choix. L’essor du tourisme mondial ne se dément pas voire – hors événements exceptionnels – s’accélère, tiré par la très remuante Asie.
Augmentation des dépenses
Selon l’organisation professionnelle privée WTTC, l’augmentation annuelle moyenne des dépenses dans le monde au titre du voyage et du tourisme devrait ainsi passer de 5 % environ entre 2010 et 2018 à plus de 7 % entre 2018 et 2022, atteignant au total 7.700 milliards de dollars à terme, à comparer à 4.000 milliards douze ans auparavant. Sur la période 2018-2022, l’accroissement serait notamment de 11 % pour la Chine et l’Inde.
Or, cette croissance du tourisme mondial profite tout particulièrement aux opérateurs haut de gamme. Ce phénomène explique, entre autres, le repositionnement de Club Med à partir du milieu des années 2000, et l’accélération, ces dernières années, du développement d’ AccorHotels , avec les acquisitions des chaînes Raffles, Fairmont et Swissôtel. En transformant son profil, le champion de l’hôtellerie économique, devenu le numéro deux mondial de l’hôtellerie haut de gamme et luxe derrière l’Américain Marriott, amplifie sa rentabilité opérationnelle. Et la tendance ne devrait pas s’infléchir avec son programme de développement.
De fait, alors que les nouvelles classes aisées d’Asie ou d’Amérique du Sud voyagent toujours plus dans le monde, la nécessité de construire des hôtels de luxe dans certains de ces pays plus qu’émergents alimente tout autant la dynamique sectorielle. Cela vaut, en premier lieu, pour la Chine. Mais la tendance au « life style », l’engouement pour les « boutique-hôtels » donnent simultanément un coup de fouet à l’hôtellerie européenne et nord-américaine.
Source : L’hôtellerie de luxe, un secteur en croissance et en consolidation