Livraison de courses : Instacart lève 225 millions de dollars et double sa valorisation

La firme californienne, qui propose aux distributeurs une solution e-commerce « clé en main », pèse désormais 14 milliards de dollars. Le confinement a fait bondir son activité de manière spectaculaire : quelque 500.000 livreurs ont été recrutés en urgence.

 

C’est l’un des effets les plus visibles du confinement : l’achat en ligne de produits de grande consommation et leur livraison à domicile – ainsi qu’en drive – ont connu un bond spectaculaire, ces derniers mois . Pour pérenniser ces nouvelles parts de marché, Instacart, le service de livraison de courses, vient d’annoncer un tour de table de 225 millions de dollars.

Parmi les investisseurs : DST Global, le fonds d’investissement de l’homme d’affaires russo-israélien Yuri Milner, et General Catalyst. La valorisation d’Instacart a quasiment doublé pour atteindre 13,7 milliards – c’est autant que la somme déboursée en 2017 par Amazon pour s’offrir Whole Foods et plus que le géant de la livraison de repas DoorDash.

Une solution clé en main

La progression est spectaculaire pour cette jeune firme californienne, encore valorisée 2 milliards de dollars fin 2014. Instacart livre, comme beaucoup d’autres jeunes pousses de la foodtech, mais son terrain est un peu particulier : l’entreprise s’est spécialisée, dès ses débuts, dans la livraison de courses plutôt que les repas.

L’idée : proposer aux distributeurs absents de la vente en ligne une solution « clé en main ». Sur la plate-forme sont recensés des magasins partenaires, que les consommateurs choisissent en fonction de leur proximité géographique. Instacart s’occupe de la facturation et de la livraison, prélève 5 % ou 2 dollars minimum par commande, et garde la main sur les précieuses données clients.

Fondée en 2012 par un ancien d’Amazon, avec qui elle est désormais en concurrence frontale, la société de San Francisco s’est appuyée sur la croissance régulière du e-commerce alimentaire pour nouer des partenariats avec plusieurs distributeurs – Whole Foods (avant son rachat par Amazon), Aldi ou Costco – et s’implanter dans 5.500 points de ventes en Amérique du nord.

Catalyseur

Mais le confinement a agi comme un catalyseur. Face à l’afflux de demandes, Instacart a recruté 300.000 livreurs en mars, puis 250.000 supplémentaires en avril. Ses ventes ont bondi de 500 % en avril, selon Second Measure, et la firme a dégagé pour la première fois un léger bénéfice en mai, rapporte le « Financial Times ». De quoi aiguiser l’appétit des investisseurs pour une entreprise au modèle parfois jugé fragile et qui évolue dans un secteur ultra-compétitif.

L’argent frais doit notamment lui permettre de capitaliser sur sa bonne dynamique en renforçant ses campagnes marketing et en nouant de nouveaux partenariats. Il va aussi servir à apaiser les tensions avec ses livreurs : nombre de ces travailleurs indépendants sont entrés en grève durant le confinement pour protester contre le manque d’équipements de protection mis à leur disposition.

Article de Basile Dekonink –  Aretrouver en cliquant sur Source

Source : Livraison de courses : Instacart lève 225 millions de dollars et double sa valorisation | Les Echos