Le géant américain déploie à l’échelle mondiale la livraison à domicile avec des solutions locales.

Attendu depuis plusieurs mois, le lancement d’un service de livraison à domicile en France par McDonald’s se précise. Le numéro un de la restauration commerciale (4,7 milliards d’euros de volume d’affaires sous enseigne dans l’Hexagone à la fin 2016, pour 1.419 restaurants) reste néanmoins particulièrement discret sur ce sujet dans la mesure où l’heure

Interrogée par « Les Echos », la branche française du géant américain confirme ainsi « la mise en place d’un test de livraison à domicile dans trois restaurants à Paris intra-muros à compter de début juin ». « L’enseigne ne fera aucun commentaire supplémentaire », ajoute-t-elle, alors que « La Lettre de L’Expansion » a récemment fait état, pour sa part, d’un test à compter du 1er juillet dans deux établissements des Yvelines et d’un autre, situé dans les Hauts-de-Seine, en association avec UberEATS. Egalement sollicité par « Les Echos », Uber n’a pu être joint.

L’initiative de McDo France s’inscrit dans un mouvement d’ensemble du groupe américain. Le déploiement de son service McDelivery a d’ores et déjà été engagé dans de nombreux pays, notamment en Chine, en Corée du Sud, à Singapour, aux Etats-Unis, ou au Canada. En Europe, le Royaume-Uni a fait office de marché pionnier, précédant l’Allemagne, en attendant aussi la France… Selon les pays, la mise en oeuvre du service varie tant pour la commande – purement en ligne ou non – que pour la livraison à domicile. A titre d’exemple, McDo travaille avec UberEATS aux Etats-Unis, alors qu’il fait appel à Foodora et à un autre opérateur local – Lieferheld – en Allemagne.

Complexité sociale

S’agissant de la France, reste à savoir quel sera le modèle retenu entre partenariat avec un opérateur ou solution intégrée, à l’instar d’un Domino’s Pizza, par exemple. «  La livraison peut apparaître complexe en France pour différentes raisons relevant notamment du social », souligne un fin connaisseur du marché. Un marché à la croissance qui n’en reste pas moins très dynamique.

Ainsi, Allo Resto by Just Eat, qui fonctionne plutôt comme une place de marché, connaît depuis le début de l’année une progression de son activité de l’ordre de 38 %, conforme à celle de 2016 (+40 %). « Deux facteurs expliquent notre croissance : notre développement dans les régions ; les applications mobiles », explique son directeur général, Gilles Raison.

Signe des temps, la livraison à domicile touche désormais une large offre de restauration et d’enseignes, certaines relevant du burger, y compris premium (Big Fernand, par exemple). Le spécialiste de la formule moules-frites Léon de Bruxelles s’y est mis aussi à Paris, pour neuf restaurants, dans le cadre d’un partenariat avec Foodora. Autre illustration de cette frénésie, cette fois-ci sur le segment de la restauration rapide, KFC fait également un test à Paris sur quatre unités avec Allo Resto et la plate-forme de coursiers Stuart dans le cadre du partenariat entre la place de marché et la jeune pousse spécialisée dans la livraison. Burger King va, de son côté, observer la concurrence et la réaction du marché avant d’envisager un lancement.