Monin : fort de café

Avec 30 % de son business réalisés dans le monde grâce à l’univers coffee-shop, Monin affiche de réelles ambitions sur le marché français, qui, lui, ne totalise que 5 % pour le moment. L’entreprise aux 150 parfums de sirops affiche un chiffre d’affaires de 250 M€ en croissance à deux chiffres depuis 2000, en partie portée par le dynamisme du marché des boissons gourmandes. « La boisson chaude est un pôle qui se développe beaucoup, et qui offre encore un fort potentiel de croissance. La France reste un pays du « petit noir », elle a mis 10 ans à franchir le premier pas mais commence à bien travailler cette boisson », explique Olivier Monin. Le P-DG souligne également le dynamisme du segment des cocktails et des mocktails. Le segment des thés chauds aromatisés est aussi un nouveau terrain à défricher pour la marque.

Thierry Finet explore de nouvelles applications culinaires avec les sirops Monin, mais imagine aussi de nouveaux produits.

Trouver la solution ad hoc

« Pour Monin, la vente de sirop reste secondaire. Notre travail consiste à amener de la valeur pour dynamiser les ventes du professionnel », explique Henri de Cugnac, DG de Monin. Pour cela, la marque s’appuie sur ses 25 business innovation developers (BID) ainsi que les 95 salariés de leurs importateurs et de ses studios où les formations gratuites sont dispensées. « Nous proposons toujours une solution ad hoc. Nous sommes à l’écoute du client, nous cherchons à comprendre ses besoins et les spécificités de chaque acteur. D’ailleurs, lorsque nous recevons une enseigne, nous allons décorer le studio à ses couleurs afin de mieux se projeter », détaille-t-il.
Cette méthode de travail constitue l’un des trois axes de la stratégie de Monin, qu’Olivier Monin a exposé lors de l’inauguration de son nouveau site de production situé à Bourges Plus : « Nous sommes créateurs de solutions et notre travail repose sur la symbiose de la R&D, du marketing et de nos BID. » Pour déployer ses offres, l’entreprise s’appuie sur une stratégie multilocale. « Nous devenons une entreprise locale dans les différents pays où nous nous installons. » Monin compte, avec l’ouverture récente d’une usine en Chine, 5 sites de production à travers le monde et devrait en ouvrir 3 autres d’ici à 2020. Enfin, Olivier Monin souligne la passion qui anime ses équipes et fait la force de l’entreprise. Une passion qui l’incite à explorer de nouveaux territoires comme le culinaire. Ainsi, il collabore avec Thierry Finet, ancien chef du restaurant gastronomique Piet à terre à Bourges, pour travailler de nouvelles solutions culinaires à l’instar de meringues montées au blanc d’œuf déshydraté et au sirop. La marque s’intéresse également de près à l’univers de la boulangerie-pâtisserie en proposant par exemple des glaçages aromatisés. Même s’il reconnaît avancer prudemment sur le segment du culinaire, Olivier Monin avoue préférer « aller sur un petit marché où sa marque sera moteur d’innovation et leader que d’être suiveur sur un gros marché ».

La sculpture vient illustrer la rondeur du sirop et la complexité de sa création. Elle fait aussi le lien entre la partie administrative du site et le bâtiment long de 300 m, dédié à la production et au stockage.

Un nouvel outil de production

 En France, la production est à 95 % locale, voire régionale. En investissant 25 M € dans ce nouveau site de 20 000 m² d’usine et d’entrepôt et de 2 500 m² de bureaux, Monin a fait le choix de rester dans la ville d’origine de Georges Monin, fondateur de la marque. Si la première bouteille de sirop est sortie en août dernier, le transfert des lignes de production s’est fait au fil du temps. L’usine est désormais dotée de 6 lignes de production, dont une qui permet de sortir jusqu’à 12 000 bouteilles par heure, là où les autres lignes tournent de 6 000 à 8 000 bouteilles. Chaque jour, près de 12 parfums différents sont élaborés. Au total, la nouvelle usine affiche une capacité annuelle de 50 M de cols et vise pour 2017 les 26 M de cols.

Source : Monin : fort de café – Tokster