Monop se transforme pour coller aux attentes des urbains

Monoprix s’est associé à l’un de ses plus gros franchisés, Alexandre Zouari, nouvel actionnaire de Picard, pour imaginer le nouveau concept de ses supérettes. La restauration y prend plus de place, comme le bio (50 % du rayon fruits et légumes). Des bornes connectées permettent de tout savoir des produits transformés.

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Installé dans une ancienne agence bancaire, le nouveau Monop de la rue Saint-Dominique (VIIe arrondissement) est largement ouvert sur la rue.

Comme la déco de l’hôtellerie de luxe qu’il faut rénover à un rythme de plus en plus rapide, la distribution est contrainte au renouvellement permanent. Monoprix, l’enseigne premium du groupe Casino , n’y échappe pas et met en chantier le toilettage de Monop, son petit format (350 mètres carrés) adapté aux centres-villes des grandes agglomérations. Une centaine a vu le jour depuis la première ouverture en 2005 et la « V3 » est testée à partir de ce mercredi dans les beaux quartiers parisiens : rue Saint-Dominique dans le VIIe arrondissement et avenue Bugeaud (XVIe).

Pour lancer son nouveau concept, Monoprix a travaillé avec son principal franchisé, Alexandre Zouari, aujourd’hui à la tête de 450 magasins sous différentes enseignes du groupe Casino et qui vient d’entrer au capital de Picard. Un partage des risques et un gage d’agilité face à une clientèle qui adopte très vite de nouvelles manières de consommer « et qui cultive les paradoxes », déclare le directeur commercial, technique et développement de Monoprix, Franck Poncet. Comme le désir de faire la cuisine soi-même tout en gardant l’habitude des repas livrés à la maison, l’envie de naturalité et de produits plus sains sans remettre en cause des moments privilégiés de gourmandise, apéro ou brunch… « A nous de nous adapter, pas l’inverse », dit le dirigeant.

Place à la restauration et au bio…

Rue Saint-Dominique, la restauration sur place ou à emporter représente 20 % de l’offre du magasin, au lieu de 15 % auparavant. A côté des salades et sandwiches maison, Monop s’est associé à des marques de traiteur tendance : Rachel’s et ses tartes, Seazon avec chaque jour un plat cuisiné différent pour 6,90 euros. Pour le rayon vin, l’enseigne a fait confiance au Petit Ballon, connu pour ses formules d’abonnement découverte mensuel. Avenue Bugeaud, un bar à vin a même été installé pour réchauffer l’ambiance. Au rayon frais et charcuterie aussi, Monop est allé chercher des labels « pointus » italiens, tels Fuxia et Mama Roma.

L’accent est mis sur le bio. Il représente la moitié de l’assortiment du rayon fruits et légumes. Monoprix est aussi partenaire de « Tous Cultivacteurs », la démarche d’accompagnement à la conversion au bio. En ce début d’automne, l’approvisionnement local (Ile-de-France et Normandie) arrive à représenter 30 % de l’offre.

…et place aux bornes

L’enseigne a aussi noué des partenariats avec des acteurs de la food tech. Des bornes affichent le nutriscore des 12.000 produits référencés et, très bientôt, la présence d’additifs dans ceux qui sont transformés (score Siga). Pour des idées de dîner du soir, les bornes Jow proposent des recettes de saison et les produits nécessaires à leur réalisation, rassemblés et prêts à emporter. « La technologie n’a de sens que si elle rend un réel service », relève Franck Poncet.

Côté déco, Monop a revu son code couleur et fait le choix de teintes claires, moins de métal, plus de bois pour apporter de la douceur et de l’intimité. L’éclairage (en partie naturel) a aussi été repensé pour casser l’ambiance « grande surface ».

Source : Monop se transforme pour coller aux attentes des urbains | Les Echos