Newrest a déployé une application mobile de commande des repas qui a connu un grand succès, et il va maintenant installer des bornes de commande dans les voitures-bars.Newrest reste à bord des trains de la SNCF pour la restauration

Le groupe de restauration collective a vu le contrat de sa coentreprise avec Aeras renouvelé pour la restauration à bord des TGV Inoui, des Intercités et des trains Alléo vers l’Allemagne. Des bornes de commande seront installées dans les voitures-bars des TGV afin de diminuer les files d’attente.

Une lueur d’espoir après la traversée d’un long tunnel. Fermée pour cause de crise sanitaire depuis octobre dernier, la restauration à bord des trains a repris le 9 juin. Et le groupe de restauration collective Newrest, qui l’assurait jusqu’alors, reste à bord des TGV Inoui, des Intercités et des trains Alléo vers l’Allemagne exploités par la SNCF et Deutsche Bahn.

Le nouveau contrat signé avec le groupe public pour une durée de cinq ans, avec une option de deux années supplémentaires, inclut aussi la logistique. Après avoir démarré dans les TGV Est, Newrest Wagons-Lits avait obtenu en 2013 la restauration dans les TGV Inoui et les Intercités, dans une coentreprise avec Elior qui, depuis, a cédé son activité de restauration concédée à Areas, qui détient 35 % des parts de la joint-venture.

« Nous avons bouleversé le service dans les trains et les ventes ont quasiment doublé », se réjouit le coprésident de Newrest, Olivier Sadran. Le groupe toulousain est parvenu à sortir de l’image du sandwich SNCF en apportant des produits de qualité référencés par des chefs renommés. Il a aussi déployé une application mobile de commande des repas qui a connu un grand succès. « Nous avons fait un travail de qualité avec la SNCF, poursuit le dirigeant. Nous avons apporté beaucoup d’innovations dans les trains qui ont trouvé place ensuite à bord des avions et dans la restauration collective. »

Capter 25 % des passagers

Newrest veut maintenant aller plus loin, et vise un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard d’euros sur cinq ans si les objectifs sont atteints. « Nous avons pris l’engagement de capter 25 % des passagers et d’augmenter aussi le trafic au bar, tout en réduisant l’attente, explique Olivier Sadran. Les nouveaux outils digitaux doivent permettre d’améliorer cela. »

Le nouveau contrat prévoit notamment l’installation de bornes de commandes dans les voitures-bars des TGV Inoui dans les prochains mois. Les passagers choisiront alors leur menu sur un écran tactile, paieront à la borne et auront une file prioritaire afin de retirer la commande. Le prestataire s’engage aussi à accroître les produits régionaux et biologiques et à supprimer, à terme, les plastiques.

Reste à relancer la restauration ferroviaire après des mois d’inactivité. « C’est reparti de manière dynamique avec des clients heureux de nous retrouver et des salariés heureux de retravailler », affirme le patron du groupe, qui avait mis la majeure partie des 2.000 salariés de Newrest Wagons-Lits au chômage partiel.

Reprise d’activité dynamique

Egalement présent dans les TGV du Maroc, d’Arabie saoudite et les trains de nuit en Autriche, le leader mondial de la restauration dans les TGV vise l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis. La restauration ferroviaire représentait 21 % de son activité en 2019, contre 42 % pour le catering aérien et 34 % pour la restauration collective et les bases de vie.

Mais avec la crise sanitaire, le chiffre d’affaires du groupe de 29.500 salariés va chuter de 1,57 milliard d’euros en septembre 2019 à environ 900 millions en septembre 2021. L’arrêt total de la restauration ferroviaire a été plus facile à gérer que le maintien d’une petite activité dans les avions .

« Nous ne faisons que 5 à 15 % du chiffre d’affaires dans le catering aérien, relève Olivier Sadran. Les coûts restent et nous subissons une perte de 1,2 million d’euros par mois. Heureusement que l’activité est repartie aux Etats-Unis. » Newrest a d’ailleurs démarré en juin un contrat de restauration sur les vols intérieurs de Delta outre-Atlantique.

Article Laurent Marcaillou (Correspondant à Toulouse)

Source : Newrest reste à bord des trains de la SNCF pour la restauration | Les Echos