Pernod Ricard annonce l’arrêt de ses exportations vers la Russie
Le groupe français de vins et spiritueux annonce que, depuis avril, il ne livre plus ses marques internationales en Russie. La reprise, en toute discrétion, de ses exportations vers la Russie avait fait polémique, notamment en Suède, berceau de l’Absolut.
Pernod Ricard fait marche arrière. Le groupe français de vins et spiritueux a confirmé avoir arrêté ses exportations vers la Russie de toutes ses marques internationales à la fin du mois d’avril. Le propriétaire de plusieurs boissons dont la vodka Absolut, fleuron suédois du groupe français, déclare qu’il cessera également la distribution de son portefeuille de marques locales d’ici quelques mois.
En avril, Pernod Ricard avait déclaré suspendre entièrement les exportations de sa vodka Absolut vers la Russie. Ce choix avait été guidé par la décision de plusieurs entreprises suédoises de boycotter les boissons de Pernod Ricard. La célèbre vodka « Absolut » est en effet fabriquée à Ahus dans le sud de la Suède.
Ainsi, la reprise discrète des exportations vers la Russie avait fait grand bruit dans le pays nordique. Le groupe de restauration Svenska Brasserier, à la tête de célèbres adresses à Stockholm, avait fait savoir que les boissons du groupe Pernod Ricard ne seraient plus servies dans ses établissements.
Le musée de Kristianstad avait pris une décision comparable. « Nous ne voulons pas être associés à des violations contre les sanctions contre la Russie, nous voulons nous tenir du côté de l’Ukraine », avait justifié Henrik Borg, directeur du musée, à la radio suédoise P4. Le Musée régional avait ainsi annulé l’exposition « Fashion Cocktail » prévue cet été où des vêtements et des images de mode des collections d’Absolut Fashion devaient être mis en avant.
Indignation d’élus suédois
Plusieurs élus suédois avaient aussi fait part de leur indignation. Karin Karlsbro, eurodéputée libérale, avait qualifié la décision de Pernod Ricard de « joli cadeau à Poutine ». Anders Ygeman, eurodéputé socio-démocrate avait surnommé la boisson d’ « Absolut Poutine ». Même le Premier ministre Ulf Kristersson, s’était exprimé sur le sujet.
Pernod Ricard avait immédiatement pris des mesures, tout en contestant cette version des faits. Il affirme avoir simplement réalimenté ses stocks en fin d’année pour éviter que ses activités de distribution ne s’arrêtent et soient qualifiées de « faillite frauduleuse » par le pays. Au total, les activités de Pernod Ricard en Russie représentaient, avant 2022, environ 3 % de son résultat, confie le groupe.
Par Mathilde Golla – A retrouver en cliquant sur Source
