Plombé par l’inflation, Elior dévisse en Bourse 

Le groupe de restauration collective a revu à la baisse ses prévisions de marges pour son exercice décalé 2022-2023, en raison des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie. En Bourse, Elior décrochait de 18 % à l’ouverture des marchés, ce mercredi matin.

C’est un environnement « exigeant » auquel est confronté Elior. Le géant français de la restauration collective le reconnaît lui-même au moment de présenter les résultats semestriels de son exercice décalé 2022-2023. Son secteur, il est vrai, est l’un de ceux qui ont pris le plus violemment de face les vagues de la pandémie, de l’inflation et du télétravail.

Si Elior a réussi à ramener ses pertes à 23 millions d’euros lors de ces six premiers mois, contre 266 millions d’euros sur la même période un an plus tôt alors fortement affecté par le Covid, le groupe a dû rester prudent sur sa marge d’Ebitda annuelle. Elle devrait se situer dans le bas de sa fourchette de prévision initiale, entre 1,5 % et 2 %, selon lui.

En cause, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie. Mais aussi des difficultés à renégocier les contrats avec certains clients, pour y répercuter l’inflation, en particulier les collectivités locales en France, très réticentes à accepter des hausses de prix. En conséquence, le titre décrochait de près de 18 % à l’ouverture des marchés ce mercredi matin.

Inflation à deux chiffres

« Une faible proportion des contrats publics en France a pu être renégociée », a déclaré lors d’une conférence de presse téléphonique Didier Grandpré, directeur financier d’Elior. Le troisième groupe européen du secteur va devoir gérer cette situation « jusqu’à la fin de [ses] contrats ». Alors même que l’inflation sur les produits alimentaires est « à deux chiffres » dans l’Hexagone comme dans tous les autres pays où est présent Elior.

De quoi continuer à creuser un peu plus la dette du groupe ? Celle-ci ressort à 1,24 milliard d’euros à fin mars, contre 1,21 milliard à la fin de l’exercice précédent, en septembre 2022, en raison notamment du renchérissement du coût de financement de sa dette.

Le chiffre d’affaires d’Elior s’élève quant à lui à 2,47 milliards d’euros sur le premier semestre, en hausse de 10,7 %, par rapport à l’an denier, à la faveur de la hausse des prix. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) progresse à 107 millions d’euros contre 64 millions un an plus tôt.

Moins de volumes

Sur l’ensemble de l’exercice 2022-2023, le troisième groupe européen du secteur anticipe désormais une croissance organique de son chiffre d’affaires d’environ 10 %, contre une prévision précédente d’au moins 8 %, toujours en lien avec l’inflation.

Mais « la croissance des volumes sera moindre étant donné l’effet de rattrapage Omicron au premier semestre », précise Elior dans son communiqué. Tandis que les pressions inflationnistes sur les denrées alimentaires s’atténueront un peu plus tard que ce qui était initialement prévu.

Des synergies attendues

La prise de contrôle par Derichebourg, par une augmentation de capital, effective depuis le 19 mai dernier, pourrait offrir une bouée de sauvetage à un Elior très endetté et en déficit depuis la crise sanitaire. En apportant les activités de son pôle multiservices « DMS », le spécialiste du recyclage a fait d’Elior un « leader international de la restauration collective et des multiservices » avec 134.000 collaborateurs et un chiffre d’affaires annuel de 5,23 milliards d’euros.

Il espère réaliser d’importantes synergies commerciales, liées à « la capacité d’offrir aux clients une palette de services beaucoup plus large », expliquait en décembre dernier le directeur général de l’époque, Bernard Gault. Pour le nouveau PDG et actionnaire de référence, Daniel Derichebourg, « l’intégration de Derichebourg Multiservices représente une occasion unique pour Elior Group d’accélérer son redressement ».

Par Enrique Moreira avec agences – A retrouver en cliquant sur Source

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