Pourquoi Carlsberg rachète le producteur anglais des sirops Teisseire
Le quatrième brasseur mondial cherche à accélérer sur les « catégories à forte croissance » que sont les bières premium, les bières sans alcool et les softs.
Carlsberg veut se diversifier au-delà des bières traditionnelles. Le groupe danois, qui commercialise notamment les bières Kronenbourg en France, a annoncé lundi avoir racheté le britannique Britvic pour 3,3 milliards de livres (3,9 milliards d’euros).
Ce fabricant de boissons non alcoolisées embouteille sur le marché britannique les produits de l’américain PepsiCo. Il produit également les sirops de la marque Teisseire en France, les jus de la marque Robinsons ou les boissons non alcoolisées Tango.
Depuis son retrait de Russie, un gros marché pour lui, Carlsberg cherchait à se redéployer. La plupart des analystes s’attendaient à une acquisition d’un grand brasseur en Asie ou dans une autre zone émergente, ce sera un pas vers les « softs » et un bond sur le marché anglais, déjà le deuxième du groupe derrière la Chine.
Développement anglais
« Avec cette transaction, nous combinons le portefeuille de boissons gazeuses de haute qualité de Britvic avec le solide portefeuille de bières de Carlsberg et ses capacités de mise sur le marché, créant ainsi une proposition améliorée au Royaume-Uni et sur d’autres marchés d’Europe occidentale », a commenté le PDG du groupe Carlsberg, Jacob Aarup-Andersen dans un communiqué.
C’est le premier gros mouvement du dirigeant, arrivé en septembre dernier à la tête du groupe, en provenance de Goldman Sachs. Dans sa longue histoire – Carlsberg est né à Copenhague au milieu du XIXe siècle -, le groupe n’a que rarement procédé à de grosses acquisitions.
Britvic avait refusé deux précédentes offres de rachat du brasseur danois. La dernière s’élevait à 3,1 milliards de livres, soit 200 millions de livres de moins que celle qui a finalement été validée par le conseil d’administration.
Carlsberg récupère également l’accord de Britvic avec PepsiCo, ce dernier ayant « accepté de renoncer à la clause de changement de contrôle » figurant sur son contrat, souligne le communiqué.
« L’opération rapproche encore Carlsberg de PepsiCo », relèvent les analystes d’UBS, qui ajoutent que l’intégration de nouvelles activités au Royaume-Uni devrait générer de fortes synergies et relever la rentabilité locale, inférieure à celle du groupe dans son ensemble.
Aller au-delà de la bière
Grâce à ce mouvement, le brasseur danois a annoncé vouloir créer « une seule entreprise intégrée de boissons au Royaume-Uni, qui s’appellera « Carlsberg Britvic ».
« La transaction proposée crée un groupe international élargi, bien placé pour saisir les opportunités de croissance dans plusieurs secteurs des boissons », a réagi Ian Durant, le président du conseil d’administration de Britvic.
Avec cette acquisition, Carlsberg cherche également à se développer au-delà des bières « traditionnelles » alcoolisées, dont les ventes stagnent, les consommateurs optant pour des bières sans-alcool ou des « softs ».
« Nous voulons accélérer dans les catégories à forte croissance que sont la bière premium, la bière sans alcool, les alternatives à la bière et les boissons non alcoolisées », affirme Jacob Aarup-Andersen. Carlsberg produit également les bières 1664, Grimbergen ou encore Tuborg.
Par Sarah Dumeau – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/pourquoi-carlsberg-rachete-le-producteur-anglais-des-sirops-teisseire-2106553