Pourquoi de plus en plus d’entreprises invitent au stade ou au concert
Après les patrons qui ont compris l’intérêt des hospitalités pour leur image de marque, les particuliers aisés s’intéressent de plus en plus à ces privilèges exclusifs.
Les invitations traditionnelles à la papa, c’est fini. L’usage des hospitalités répond à des besoins de plus en plus variés : fidélisation des clients, prospects, affaires publiques… « Les hospitalités sont considérées comme un investissement, un outil de rayonnement, au même titre qu’une campagne de publicité », reconnaît Julien Rongier, directeur des revenus de la Paris Entertainment Company qui coiffe l’Accor Arena, l’Adidas Arena et le Bataclan.
« BNP Paribas convie chaque année dans le monde, sur ses tournois partenaires, plusieurs dizaines de milliers de clients et de fans de tennis », confirme Vincent-Baptiste Closon, directeur des partenariats sportifs à la banque. Par ailleurs, 10.000 jeunes – membres d’associations, licenciés, étudiants, entrepreneurs – ont été invités à Roland-Garros à l’occasion des cinquante ans d’engagement de la banque dans le tennis.
Diversité d’invités
Adecco, de son côté, invite principalement ses clients à Roland-Garros. Plus d’un millier sont accueillis avec deux à trois événements par jour au Village. « Des temps forts sont également organisés en lien avec notre politique d’inclusion par l’emploi : petits-déjeuners autour de personnes handicapées, matinée réservée à la Fondation Adecco pour convier ses partenaires… » pointe pour sa part la société d’intérim éponyme.
Les hospitalités sont aussi devenues très importantes en interne pour motiver ou récompenser, dans un marché du travail tendu. « Il n’est pas rare que les entreprises organisent un ‘talent day’, un ‘job dating’. Et elles prennent conscience de la puissance des hospitalités pour véhiculer leurs valeurs, soigner leur marque employeur », constate Julien Rongier.
Particuliers aisés
Du coup, « après la banque, le BTP, les télécoms, l’automobile, les cabinets d’avocats, désormais les entreprises de la tech, de la transformation digitale, de l’intelligence artificielle, s’y intéressent à leur tour, pour garder leurs recrues », poursuit le dirigeant. « Toutes les tailles de sociétés et de commanditaires – directions générales, commerciales, achats, communication, ressources humaines – sont concernées, ainsi que du grand public premium », remarque Delphine Violette, directrice commerciale et marketing de France Galop.
Mais un phénomène nouveau intervient avec la montée en puissance de la clientèle de particuliers aisés. « Cela leur permet d’avoir accès à des prestations exclusives. Il y a toutefois encore de la marge par rapport aux Anglo-Saxons : quand un fan français dépense 100 euros pour être traité en VIP, son homologue américain est prêt à en investir 600 ! » remarque Jad Zoghbi, directeur opérationnel Hospitalités et Voyages pour la Coupe du monde de rugby.
Martine Robert
Source : Pourquoi de plus en plus d’entreprises invitent au stade ou au concert