Le groupe de vins et spiritueux en difficultés financières proposera à ses actionnaires une augmentation de capital de 35 à 38 millions d’euros.

Aux grands maux les grands remèdes. Ne parvenant pas à conclure un accord avec ses banques et face à la dégradation de ses difficultés financières,  le groupe Marie Brizard Wine & Spirits devrait finalement être recapitalisé. Ses dirigeants vont proposer une augmentation de capital de 35 à 38 millions d’euros lors d’une assemblée générale (AG) prévue pour le 31 janvier prochain.

Une opération qui permettrait de renflouer les caisses de l’ex-Belvédère, propriétaire notamment du whisky William Peel et de la vodka Sobieski. Marie Brizard a annoncé lundi avoir perdu 35,6 millions d’euros sur le premier semestre 2018 (résultat net part du groupe) et 67,3 millions en 2017. Au 30 juin 2018, sa dette nette atteignait 51,7 millions pour des fonds propres de 130 millions.

Prêt relais

Concrètement, deux options seront proposées aux actionnaires. La première, privilégiée par les dirigeants du groupe, consisterait en une augmentation de capital de 37,7 millions, réservée à son actionnaire principal, la Cofepp. Ce dernier, par ailleurs propriétaire du groupe La Martiniquaise (St-Raphaël, Porto Cruz, Label 5, Glen Turner, etc.), verrait ainsi sa participation dans Marie Brizard passer de 29,5 % aujourd’hui, à une fourchette de 37 % à 47 % après l’opération.

Si cette option ne pouvait être mise en oeuvre (elle nécessite plusieurs autorisations réglementaires), c’est une augmentation de capital de 35 millions d’euros avec maintien du droit préférentiel de souscription qui serait proposée en AG. La Cofepp s’est aussi engagée à fournir 25 millions sous forme de prêt relais à compter de février, pour permettre à Marie Brizard de patienter en attendant le produit de la recapitalisation.

Recapitalisation en vue chez Marie Brizard

Nouveau directeur général

« C’est une bonne nouvelle pour la société, cet accord va lui permettre de se développer et de perdurer », souligne un porte-parole. Alors que Marie Brizard est confrontée à une dégradation de ses ventes sur tous ses marchés, particulièrement marquée en Pologne, les mouvements sociaux de la fin d’année dans l’Hexagone n’ont pas arrangé les choses : le groupe prévoit une perte brute d’exploitation (Ebitda) comprise entre 25 et 28 millions d’euros cette année (contre -11,9 millions en 2017).

Après avoir  remercié son directeur général en mars , le conseil d’administration a nommé fin juillet Andrew Highcock, un ancien de Diageo et de SabMiller. Ayant pris ses fonctions fin octobre, ce dernier doit présenter sa stratégie pour Marie Brizard dans le courant du premier trimestre 2019.