Vingt ans après son rachat par LVMH, seize ans après sa fermeture, « le plus petit des grands magasins parisiens (20000 m2 quand même, ndlr) mais le plus grand concept store », comme le résume Eléonore de Boysson, présidente EMEA de DFS, (entité LVMH chargée de la conception et de la gestion de la Samar 2021), rouvre ses portes le 23 juin. Si côté mode, beauté, accessoires, le luxe côtoie l’avant-garde de la création, côté restauration, l’offre est résolument axée sur les produits frais et le local, à 50% personnalisée pour le lieu, évolutive au fil de la journée… Et dans un esprit « communautaire », puisque chacun des 12 points de restauration doit pouvoir approvisionner les autres (par exemple, le pain est fourni par la boulangerie Ernest).
LES CLIENTS ONT REPONDU PRESENT
Les objectifs du jour 1 (donc le 23 juin) ont été atteints trois heures après l’ouverture, pour l’ensemble des restaurants et du magasin, avec la fréquentation d’un samedi en année trois.
Une invitation au Voyage, élaborée et gérée par GL Events


Sous l’impulsion de GL Events, et dans un décor de Jean-Michel Wilmotte, le cinquième étage invite au Voyage sensoriel à travers les cultures et les plaisirs, de 10h à 2h du matin. Un lieu de vie, de découvertes et d’expériences de 1000 m2 et 300 places assises sous la magnifique verrière de 1907 avec sa structure Eiffel, sa fresque Art Nouveau, avec au choix trois atmosphères -le bar, le restaurant versions formelle ou décontractée-, et des cartes qui évoluent au fil du jour pour satisfaire toutes les envies : celle des cocktails, à 50/50 avec ou sans alcool, imaginée par Matthias Giroud de l’Alchimiste, celle du restaurant, conçue par un collectif construit, dans un esprit fusion, autour de Mathieu Viannay, de La Mère Brazier, Franck Mischler de La Folie Douce et Jimmy Elisabeth du Café de l’Homme, qui est aussi le chef exécutif. Chacun d’eux imagine des plats Héritage 1905 (plats Escoffier revisités) ou des mosaïques, petites portions à déguster seul ou à partager, comme ce croque-monsieur au boeuf wagyu ou ce poulpe grillé aux notes créoles. «Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses», estime Frédéric Loeb, qui accompagne ce projet pharaonique (750 M€ de travaux) depuis six ans. A partir de la cuisine ouverte Enodis, 1000 couverts/jour devraient être servis, pour un objectif de 10 à 12 M€ de chiffre d’affaires. A noter que des artistes, des DJ’s, des musiciens, des poètes viendront animer cet étage, où figure également un salon expérientiel de la marque Krug.
9 autres points de vente de restauration sur le parcours client
Pour affirmer la Samar nouvelle version comme un lieu de vie, lieu de destination, les 9 autres points de restauration sont disséminés dans les espaces de vente mode-beauté-joaillerie etc. aux différents étages. Ca n’est pas commun dans un grand magasin, c’est même un vrai parti-pris économique quand on sait la rentabilité d’un espace de vente (85 à 100 000 €/m2/an) vs celle d’un restaurant (10 000 €/m2/an, c’est déjà bien).
En tout cas, on y retrouve :
Du sucré, comme à L’Exclusive, pâtisserie-bijou tout en blanc, verre et marbre, avec des créations signées Jérémy Del Val, le chef pâtissier de Dalloyau, ses sablés présentés dans une boîte à musique, ses pâtisseries imaginées spécialement pour la Samar ou ses tablettes de chocolat en forme de cabosse de cacao (2 photos de gauche) ; ou chez Sweet Corner by Bogato, ses cookies et biscuits colorés, ludiques et personnalisables.
De la boisson, tonique et healthy chez Source by Joie et ses shots fraîchement pressés, ses kombuchas accompagnés pour ceux qui le souhaitent d’une salade fraîche, d’un grilled cheese ou d’un bowl ; ou chaude (café, thé, latte) et éthique, dans un esprit très bistrot parisien chez Zinc de la Brûlerie des Gobelins, royaume de l’expresso et de la filtration douce, du café de spécialité ou de l’assemblage signature.
De la boulangerie, dès 7 h du matin, chez Ernest par Eric Kayser, avec un fournil sur place -une gageure dans un grand magasin-, des classiques (pains, sandwichs, viennoiseries), de bonnes idées (tartes au mètre pour délivrer au convive la juste part), des produits dans la tendance (babka) et une transformation le soir, grâce à un système de meuble mobile, en bar à vins/tapas. Ernest, c’est aussi un restaurant au 1er étage , avec une carte de la cheffe Naoëlle d’Hainaut, dans un décor tout en camaïeu de bleus de Constance Guisset.
Un peu plus loin, on retrouve du caviar -français of course- version street food chez Street caviar de la maison Prunier, à l’instar de cette baguette au caviar à déguster sur place ou pas. La Parisienne, une annexe du Petit Plisson, format hybride entre commerce de quartier et bistrot parisien, avec une gamme de restauration rapide de qualité, à consommer sur place ou à emporter et une centaine de références d’épicerie.
Avec Pierre Koch au salé, Jérémy Del Val au sucré, Dînette de Dalloyau, 40 places assises, propose des classiques revisités en format miniature à déguster du bout des doigts, mais aussi des salades, des plats servis sous cloche, et un gâteau en forme de feuille d’acanthe (hommage au décor du lieu) décliné en 2 parfums. Autant de points de restauration qui devraient permettre à la clientèle d’y trouver ses petits tout au long de la journée… pour un objectif global de chiffre d’affaires de 17 à 20 M€, avec 300 salariés sur les 3000 prévus dans le grand magasin.
Outre la partie purement grand magasin, les bâtiments intègrent également un hôtel Cheval Blanc, avec Arnaud Donckele à la tête du restaurant, mais aussi une crèche, des logement sociaux, des bureaux etc.
Article de SABINE DURAND – A retrouver en cliquant sur Source