Restaurants : Big Mamma change de mains pour accélérer à l’international
Le fonds londonien McWin reprend la majorité du capital de l’entreprise française célébrant la cuisine italienne, que se partageaient auparavant des business angels. Les fondateurs des établissements à succès, Tigrane Seydoux et Victor Lugger, comptent poursuivre un développement à l’étranger déjà bien entamé.
A Londres, ils s’appellent Jacuzzi ou Carlotta, à Madrid Bel Mondo ou Villa Capri, à Berlin Cocodrillo. Chacun des 23 établissements du groupe français Big Mamma a son nom, son décor, son positionnement spécifique. Avec pour point commun de décliner, depuis l’ouverture en 2015 à Paris du tout premier restaurant, East Mamma , les différentes tonalités de la cuisine italienne.
Depuis 2019, l’entreprise fondée par Tigrane Seydoux et Victor Lugger a particulièrement mis l’accent sur l’international. Et compte bien accélérer encore son développement. La société d’investissement basée à Londres McWin Capital Partners vient ainsi d’en devenir l’actionnaire majoritaire. Depuis le dernier tour de table en 2018, la majorité du capital appartenait à des business angels allant de Stéphane Courbit à Xavier Niel ou Frédéric Biousse, dont certains accompagnaient Big Mamma depuis ses débuts.
Valorisation à 270 millions
Les deux fondateurs, qui restent des « actionnaires très importants », continuent à codiriger le groupe. « La restauration est d’abord un métier d’opérations et d’exécution qui se vit sur le terrain. Il était donc important pour nous d’avoir un partenaire connaissant parfaitement le secteur », remarque Tigrane Seydoux. McWin est en effet très centré sur la restauration et les technologies alimentaires, avec des investissements dans l’enseigne d’origine allemande L’Osteria ou dans la plateforme White Rabbit.
La transaction valorise le groupe Big Mamma, toujours très discret sur ses chiffres, à 270 millions d’euros. Cette nouvelle page financière doit accompagner le déploiement assez rapide à l’étranger d’une entreprise à mission qui emploie actuellement 2.400 salariés et qui est présente dans 5 pays. Un déploiement à succès alors qu’il n’est pas si simple pour les enseignes de restauration nées dans l’Hexagone de s’exporter.
Mais Big Mamma s’en est donné les moyens. Victor Lugger s’est installé, avec sa famille, à Londres, un marché particulièrement concurrentiel qui compte aujourd’hui 5 entités tandis que la ville abrite aussi le studio de design européen concevant tout en interne. Tigrane Seydoux en a fait ensuite de même à Madrid.
« Nous voulons devenir la référence, dans la restauration, du luxe italien abordable dans le monde », souligne ce dernier. L’offre s’est élargie. Si elle était focalisée sur les trattorias au démarrage, elle s’est étendue, selon les lieux, à des niveaux de gamme plus élevés. « Nous touchons un public plus large autour de l’expérience d’un voyage en Italie », poursuit le dirigeant.
Ouverture en vue à Milan
Les dernières ouvertures visent des tickets moyens deux fois plus élevés. Avec toujours un « sourcing » dans la botte auprès de 200 artisans pour les produits spécifiques comme les fromages ou le jambon, complété par un approvisionnement local pour le reste.
La prochaine étape sera… italienne. Un établissement ouvrira à la fin de l’année à Milan sur le mode d’une « osteria » chic sans pizzas, une adaptation du concept. Un défi mais l’équipe connaît déjà bien la ville puisqu’elle y a déjà un hub logistique et un bureau de recrutement. Au global, 70 % des équipes travaillant dans les différents pays sont d’origine transalpine et le management l’est presque intégralement.
« Nous allons continuer à ouvrir des restaurants dans de nouvelles villes comme Bruxelles ou Barcelone. Mais nous voulons aussi dépasser les frontières de l’Europe. Nous espérons nous développer au Moyen-Orient. Et, ce qui est particulièrement exaltant, aller aux Etats-Unis, en gardant une posture humble », annonce le cofondateur.
Il reste lucide sur la complexité du marché américain et la nécessité de revoir là-bas ce qui fait le modèle en Europe, comme l’approvisionnement. Mais compte bien en faire une nouvelle grosse étape. En attendant, la France, où le groupe est présent dans 5 villes , ne sera pas délaissée. Big Mamma estime qu’il a, notamment, encore une place à se faire dans de nouveaux quartiers parisiens.
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
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