SmartKitchen, la « dark kitchen » qui mise sur les marques existantes
L’entreprise, lancée par des anciens de Sushi Shop, démultiplie les cuisines centrales pour livrer les plats de restaurants ayant par ailleurs pignon sur rue. Après l’Ile-de-France et Lille, elle prévoit d’arriver dans une dizaine d’autres villes d’ici à la fin de l’année.
L’ébullition depuis le début de l’année dans le monde des « dark kitchens », ces cuisines sans salle destinées à la livraison, ne se dément pas. Mais dans cet univers, devenu de moins en moins obscur pour les Français au fil des mois de pandémie, le modèle des lieux créant leurs propres marques n’est plus le seul à émerger.
Créée il y a un an par des anciens de Sushi Shop , SmartKitchen monte en puissance avec une logique spécifique. Quand les concurrents spécialistes des dark kitchens imaginent des griffes et concepts destinés uniquement à la livraison, elle mise sur des restaurants existants dont elle déploie la marque en livraison
Parmi les griffes dont elle a la « master franchise digitale » figurent PNY Burger, qui dispose de 8 adresses dans Paris, les plats japonais du pionnier des sushis Matsuri (17 établissements) ou Frenchie to go, la version nomade du restaurant étoilé du chef Grégory Marchand.
Du positionnement prix aux gammes proposées, l’offre est ajustée à la livraison. SmartKitchen a l’exclusivité de la réalisation des plats qui lui sont destinés, la livraison elle-même étant réalisée par les plateformes, Deliveroo ou Uber Eats. Elle propose aussi sur ses sites, ouverts sur la rue, du click & collect.
La palette des 7 marques déployées par SmartKitchen en livraison joue la variété de l’offre.SmartKitchen
« Les métiers du service en salle et de la livraison sont complètement différents. Les process ne sont pas simples à concilier, la pression du temps n’est pas la même, ce qui nécessite d’avoir des lieux à part », estime Adrien de Schompré, l’un des deux fondateurs de SmartKitchen, qui compte désormais trois associés. « Par rapport à une marque créée ex nihilo, celles qui sont déjà incarnées démultiplient leur impact. Les clients ont besoin de réassurance », ajoute-t-il.
Après avoir démarré en Ile-de-France avec des cuisines centrales dans le XVIe arrondissement parisien, à Boulogne-Billancourt et à Levallois-Perret, l’entreprise s’attaque à d’autres villes. Elle arrive la semaine prochaine à Lille, et prévoit en parallèle de passer de 7 marques déployées à 10 ou 12.
Des visées européennes
Pour mener à bien ses projets, SmartKitchen vient de lever 10 millions d’euros. Une dizaine de villes supplémentaires comme Bordeaux, Nantes, Lyon ou Strasbourg sont au menu de 2020. « Nous aurons déjà un bon maillage d’ici à la fin de l’année. Et nous accélérerons le rythme en 2022 avec une vingtaine de nouvelles cuisines », annonce Adrien de Schompré. Il estime que les villes de 100.000 habitants, et pas seulement de 200.000 ou plus, ont un réel appétit pour les offres de livraison. SmartKitchen prévoit enfin de s’attaquer à la Belgique, à la Suisse et à l’Espagne.
Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source