[Top 100] La filière boissons face à ses défis

L’assemblée générale 2024 de la FNB a été notamment ponctuée de deux événements. D’une part, une intervention de Food Service Vision sur les évolutions au sein de la filière des boissons dans la RHF ; d’autre part, une table ronde sur la RSE.  

Une page se tourne à la Fédération Nationale des Boissons (FNB). L’assemblée générale du 13 juin, qui se tenait à la Maison de l’Amérique latine (Paris 7e), a été l’occasion d’officialiser le passage de témoin entre Jean-Jacques Mespoulet, président sortant après treize années à la tête de l’organisation professionnelle représentative des distributeurs-grossistes en boissons, et Laurent Théodore, président élu en décembre dernier. Lors de son allocution de départ, Jean-Jacques Mespoulet – devenu secrétaire général et qui continuera de siéger au sein du conseil d’administration en tant que dirigeant du groupe Mespoulet – a notamment tenu à exprimer sa gratitude et son admiration pour le travail accompli avec courage et détermination par la directrice générale de la FNB, Laure Bomy « Elle ne lâche jamais rien, pour le bien de toute la profession ! » Il a également adressé ses félicitations et encouragements au nouveau président.

De son côté, Laurent Théodore a évoqué les temps forts de l’année 2023 au travers de cinq faits marquants pour le syndicat. 1-L’adoption de nouveaux statuts pour intégrer la création des délégations territoriales. 2-Le nouveau site internet, plus ergonomique et consolidant toute la documentation réglementaire et ses évolutions, avec une section dédiée à la RSE, une carte interactive des adhérents en fonction de leur niveau d’engagement dans la RSE, et aussi un outil d’autodiagnostic. 3-La REP Restauration (cf. interview de Laure Bomy en p. 12). 4-Le dialogue social au sein de la branche avec la signature de 3 accords. 5-Le nouveau référentiel du label FNB Grossiste Engagé. « Ces cinq grands temps forts montrent que la FNB travaille efficacement sur ces sujets et apporte de la valeur à notre profession auprès des pouvoirs publics et des parties prenantes afin de défendre notre secteur », a commenté Laurent Théodore devant les adhérents.

« Plus contrainte et plus complexe »

Cette assemblée générale 2024 a par ailleurs été ponctuée de deux autres événements : d’une part, une intervention du cabinet Food Service Vision sur les évolutions au sein de la filière des boissons dans la RHF ; d’autre part, une table ronde sur la RSE.
Au mois de mai, 17 % des Français ont exercé le télétravail et 19 % ont pratiqué les tracances (travail sur le lieu de vacances avec extension du séjour), selon La Revue stratégique de Food Service Vision. De quoi bouleverser les flux, les rythmes, les espaces et la manière dont les Français travaillent. Ces changements sociétaux ont bien sûr un impact sur la filière boissons qu’analyse le cabinet d’intelligence économique en restauration à travers trois « regards ».

D’abord, la restauration rapide (où le chiffre d’affaires boissons est en moyenne de 15 %) devient de plus en plus fonctionnelle. Celle-ci a énormément progressé depuis 2019, portée essentiellement par l’ouverture de nombreux points de vente. De fait, le développement de nouveaux concepts (tacos, pokés, restauration rapide asiatique, concepts sucrés…) suscite une offre de boissons nouvelles (eau de coco, bière asiatique, bubble tea…).
Ensuite, la restauration avec service à table (où le chiffre d’affaires boissons est en moyenne de 25 %) devient de plus en plus expérientielle (hybridation, etc.) et renforce notamment sa visibilité sur les réseaux sociaux. L’offre de la catégorie boissons se déplace donc pour prendre place au cœur de l’expérience, au point de devenir partie intégrante du design des lieux et un objet de décoration (le cocktail est ainsi devenu un nouveau marqueur). Elle s’en trouve diversifiée et segmentée (bières crafts, bières locales, rhums, gins…). À tout cela s’ajoute également un changement des formats.
Enfin, la filière se trouve de plus en plus contrainte, en particulier par des réglementations environnementales (REP Restauration, ZFE, etc.). De leur côté, les consommateurs évoluent : les plus jeunes sont notamment attentifs à l’empreinte écologique des restaurants, à leur santé, à une consommation plus responsable. Sous ces différentes poussées, les acteurs changent dans leurs modèles (passage à des fontaines, à des contenants en verre consigné, à des canettes en alu, à de l’eau microfiltrée) et prennent parfois des décisions fortes (suppression des plastiques à usage unique, développement d’eaux locales et du No-Low alcool…).

« La filière boissons est devenue plus complexe dans la mesure où il y a de nouveaux business models de restauration de plus en plus nombreux et de plus en plus hybrides, qui vont bouleverser la segmentation du marché », résume Julie Fontes, channel manager de Food Service Vision. De quoi envisager quatre scénarios de consommation pour demain : hyperaffirmée, hyperresponsable, hyperpolarisée, hypervolatile. « Ces quatre scénarios qui s’installent nous indiquent les défis à relever pour la filière afin de s’adapter aux attentes des consommateurs. Ce dont on peut être sûr, c’est que, quelles que soient la volatilité, l’incertitude géopolitique, l’incertitude politique, les consommateurs ont toujours cette impérieuse envie de sortir, d’aller boire un coup, d’échanger, de dialoguer… », a rassuré François Blouin, président de Food Service Vision.
Pour clore les travaux de l’assemblée générale, une table ronde composée des experts du groupe Ecocert, Laurent Lefebvre et Sébastien Conan, et de Philippe Guérin, directeur général du groupe Cozigou, président de la commission Transport et RSE de la FNB, a mis à l’honneur le label Grossiste Engagé. Elle a souligné l’importance de l’intégration des enjeux de la RSE comme levier stratégique pour la transformation des modèles d’affaires.

Par Jean-Charles Schamberger – A retrouver en cliquant sur Source

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