Selon Gira Foodservice, le marché des différents circuits de distribution alimentaire et boisson en CHD a atteint 28,84 Md€ en 2018 enregistrant une progression de 3,4  % (après + 2,9 % en 2017 et + 0,4 % en 2016). Cette reprise de l’activité en volume et en qualité s’est traduite dans le détail par une bonne dynamique du circuit des grossistes, notamment sur les produits d’épicerie, boissons et produits surgelés, qui voient leur part de marché évoluer à nouveau pour atteindre 60,7 %. Leur chiffre d’affaires (CA) gagne 4  % et s’élève désormais à 17,49  Md€. Gira Foodservice note par ailleurs une valorisation des achats auprès du circuit cash & carry lequel croît en activité mais pas en part de marché (11,8 % contre 11,9 %). Belle augmentation du CA des prestataires logistiques (6,5 %), liée toujours au dynamisme des chaînes de restauration rapide, avec une part de marché qui gagne quelques points (5,7 % contre 5,5 %). Les autres circuits de distribution ne progressent que très légèrement (+  1,3  %) mais voient leur part de marché s’effriter (21,8 % contre 22,3 %), ce que Gira Foodservice explique par le développement des circuits courts qui favorise le direct et par la baisse des achats sur le retail. 

Le peloton de tête de notre Top 20 des réseaux food et boissons reste inchangé cette année. Avec toutefois un grand muet dans cette édition : Sysco France. Après y avoir fait une entrée remarquée l’an dernier, du fait de la fusion juridique de Davigel et Brake, la filiale tricolore du géant mondial de la distribution foodservice a décidé « exceptionnellement » de ne pas répondre aux questions de Zepros Distributeurs RHD cette année, trop occupée sans doute à réaliser sa fusion opérationnelle. Nous indiquons donc à nouveau dans notre classement ses chiffres 2017. On notera, en revanche, les belles progressions revendiquées par la concurrence : + 8,7 % pour Pro à Pro ; + 7,5 % pour Distriboissons, qui gagne ainsi une place, + 5 % pour Pomona, + 4,5 % pour Vivalya, + 3,2 % pour C10, + 3 % pour Metro France ainsi que France Boissons… Si l’on constate ici et là certains reculs et stabilités de CA – départs de certains adhérents, sélection de segments de clientèles, non-réponse à certains appels d’offres, etc.) – ceux-ci ne s’accompagnent pas, pour autant, d’affaiblissements de rentabilité ainsi que le font remarquer les réseaux concernés, tels Creno et Krill.

Business model hors normes (gros, demi-gros, détail, place de marché accueillant d’autres distributeurs mais aussi des acheteurs, des courtiers, des logisticiens, etc.), le Marché de Rungis est la brique du dispositif que nous classons hors catégorie.

Sur l’exercice 2017-2018 le chiffre d’affaires des entreprises du marché de Rungis a atteint 9,4 Md€ en progression de 4,2 %. Le taux d’occupation du site est désormais de 97 %. L’année 2019 est, quant à elle, un millésime de grande exposition médiatique pour Rungis qui fête son 50e anniversaire. Celle-ci est ponctuée de nombreux événements dont le record mondial de la plus longue tablée (photo), ce qui lui vaut de figurer au Guinness Book. Pour clore ces festivités, le Marché de Rungis rentrera à Paris le temps d’un week-end : à la mi-novembre, les grossistes accueilleront les Parisiens au Grand Palais pour leur faire découvrir le mode de vie rungissois et la richesse de son offre.

Interrogation enfin sur l’avenir de la circulation du train de marchandises entre la plateforme de Perpignan-Saint-Charles et Rungis. Celle-ci a été prolongée jusqu’à la fin de l’année, mais il ne s’agit que d’une solution provisoire qui a évité son arrêt brutal au 30 juin (cf. p. 24).