Tourisme : la consolidation bat son plein dans les campings

Les principaux opérateurs, la plupart appuyés par des sociétés d’investissement, multiplient les acquisitions dans un secteur encore atomisé. L’importance du numérique mais aussi des ressources humaines poussent à la vente de campings indépendants.

Alors que ses perspectives sont plus que jamais prometteuse, la consolidation du secteur des campings continue de battre son plein. Les poids lourds français de l’hôtellerie de plein air, qui sont aussi des ténors européens, multiplient en effet, plus que jamais, leurs acquisitions depuis plusieurs mois. Certains d’entre eux, contrôlés par des sociétés d’investissement, doivent aussi répondre aux attentes en termes de croissance de leur actionnaire respectif.

Contrôlé depuis l’automne dernier par PAI , European Camping Group (ECG), connu dans l’Hexagone sous sa marque historique Homair, vient tout juste d’annoncer la reprise de trois campings « premium » dont deux en France, l’un dans le Lot-et-Garonne, l’autre en Vendée. Le troisième se situe aux Pays-Bas, pays qui constitue la première clientèle étrangère des campings tricolores. Et ECG ne compte pas en rester là, prévoyant de réaliser entre 5 et 10 autres achats dans les douze prochains mois.

Croissance externe

En parallèle, Sandaya n’est pas en reste. Créée il y a un peu plus de dix ans par l’ancien numéro deux de Groupe Pierre & Vacances Center Parcs François Georges et un ex-responsable de Center Parcs, le groupe continue de grandir par croissance externe sur le marché particulièrement porteur des campings 4 et 5 étoiles. Sandaya, qui est accompagné depuis ses débuts par des sociétés d’investissement – après Apax, InfraVia Capital Partners en a pris le contrôle il y a un an -, a ainsi acquis 8 campings depuis l’an dernier, portant son parc à 40 unités.

Plus que jamais à la manoeuvre, le groupe familial Capfun a, de son côté, acheté une vingtaine de campings – en France et aux Pays-Bas – depuis septembre dernier, indique l’un de ses deux directeurs généraux, Nicolas Houé.

La transformation du secteur, qui doit investir lourdement dans la vente en ligne pour ne pas se faire court-circuiter par les plateformes Internet, alimente le phénomène de consolidation et pousse à la recherche de la taille critique sur un secteur encore atomisé – la France abrite environ 7.600 campings dont près de 600 réunis dans des chaînes.

Pression sur les réseaux d’indépendants

Le casse-tête que constitue la pénurie sans précédent de ressources humaines pèse aussi désormais sur la transmission des entreprises au sein de familles d’exploitants indépendants. « La difficulté de recruter pousse à la consolidation. La seconde génération préfère vendre, d’autant que les valorisations sont fortes du fait de la concurrence des consolidateurs », observe le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), Nicolas Dayot.

« Il y a un effet générationnel », confirme le président d’ECG, Alain Calmé. De fait, la pression s’accentue sur les réseaux d’indépendants. L’impératif de ne pas rester seul participe par ailleurs aux rapprochements entre indépendants. Apparu en 2000, le réseau en affiliation Camping Paradis, inspiré de la série de TF1, réunit désormais 75 sites.

Cela étant, l’heure est d’autant plus à la consolidation qu’elle est aussi aux grandes manoeuvres. Des discussions en vue d’un rapprochement ont effet eu lieu entre ECG et Vacanceselect (marque Tohapi notamment), autre poids lourd contrôlé, lui, par la société d’investissement Permira.

Par Christophe Palierse- A retrouver en cliquant sur Source

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