Le numéro quatre des casinos en France a investi 10 millions d’euros dans un établissement situé rue Marbeuf dans le 8 e arrondissement. Il table sur une rentabilité « dès les premiers mois ».

Pour son trentième anniversaire, Groupe Tranchant s’offre une sacrée carte de visite avec l’ouverture jeudi à 18 heures du Paris Elysées Club, soit le premier club de jeux à Paris. Situé rue Marbeuf dans le VIIIarrondissement de la capitale, à proximité des Champs Elysées, l’établissement compte 23 tables sur 2.500 mètres carrés et deux niveaux, dans un décor épuré et soigné, conçu par le cabinet MHNA.

Nouveau dispositif

Groupe Tranchant, numéro quatre des casinos en France (16 établissements, et 1 en Suisse), a mis sur la table 10 millions d’euros environ pour être partie prenante à l’expérimentation, pour une durée de trois ans – à compter du 1er janvier -, du nouveau dispositif visant à remplacer les ex-cercles de jeux de la capitale, pour certains sulfureux. L’offre de jeux est sérieusement limitée, les machines à sous et le blackjack, n’étant pas autorisés. Au Paris Elysées Club, il est ainsi proposé six variantes du poker et un jeu inspiré du baccara, le punto banco.

« C’est un pari. Cela étant, nous avons fait des simulations. On ne s’est pas jeté dans l’inconnu », a souligné ce mercredi Sébastien Tranchant, codirecteur général du groupe et dirigeant du Paris Elysées Club, lors d’une présentation de l’établissement. Celui-ci doit même être rentable « dès les premiers mois », a indiqué, de son côté, son frère Romain, également directeur général de Groupe Tranchant.

Cinq à six candidats sérieux

A court terme, ce dernier, aura l’avantage d’être le seul opérateur autorisé « quelques mois ». Compte tenu du calendrier de la commission des jeux, la concurrence n’apparaîtra pas avant le début de l’été au moins.

A ce stade, « cinq à six candidats sérieux » sont sur les rangs, selon le commissaire général Philippe Ménard, chef du service central des courses et jeux du ministre de l’Intérieur. En lice dès le coup d’envoi de l’expérimentation, les groupes Partouche et Raineau ont ainsi toujours leur dossier respectif à l’instruction, tandis que Barrière, le numéro un français des casinos et notamment exploitant du premier d’entre-eux, situé au nord de Paris, à Enghien-les-Bains (95), a déposé le sien à la mi-février. Par ailleurs, Joa entend également être de la partie, tout comme le groupe belge Ardent. En attendant leur arrivée, la direction de Tranchant compte bien séduire sans délai « les clientèles locale et bien sûr étrangère ». Globalement, elle table sur un total de 300.000 visiteurs à horizon douze mois, soit l’équivalent d’un « gros casino ».

Tenue correcte

Pour ce faire, elle mise, entre autres, sur la communication virale mais aussi la proximité du Paris Elysées Club avec bien des palaces et grands hôtels parisiens. Un filtrage sera de facto effectué avec le contrôle au titre de la sécurité, l’exigence d’une « tenue correcte » et d’un droit d’entrée de 15 euros.

Si Groupe Tranchant dispose désormais d’une belle adresse parisienne, ses dirigeants ne cachent pas que son développement dans les casinos viendra désormais de l’Europe. Ils planchent ainsi sur « deux à trois projets ».

Lors du dernier exercice de la société (clôture au 31 octobre), son activité casinos représentait 238 millions d’euros de revenus (dont l’hôtellerie-restauration) sur un total de 250 millions. Groupe Tranchant est par ailleurs actif dans les nouvelles technologies, la fabrication et distribution de matériel de jeux.