Trop chère, la restauration rapide est menacée par la distribution et la livraison
Sur fond de « restrictions budgétaires » et de bouleversement de l’environnement concurrentiel, les consommateurs réfléchissent à deux fois avant de se rendre chez les spécialistes de la restauration rapide. La cause, les prix jugés trop chers. Un constat qui pourrait rapidement conduire à des pertes de parts de marché importantes au profit d’autres circuits.Dans un contexte de fréquentation toujours aussi fragile, et où plus d’un tiers des clients de la restauration rapide pensent que les prix ont augmenté au cours de l’année, les enseignes ne disposent pas du même potentiel de développement de leur chiffre d’affaires par les prix (« pricing power »).
C’est ce qu’indique une récente étude du cabinet Simon-Kucher & Partners, spécialisé dans les stratégies de prix dans le secteur de la restauration, qui a étudié à la loupe l’image-prix des grandes enseignes de restauration rapide implantées en France et qui commentera les résultats lors du Congrès du Snacking du 8 juin avec la présence de David Vidal, partners au sein de ce cabinet spécialisé.
Accessibilité prix en question en snacking
Alors que des enseignes comme La Mie Câline ou Burger King semblent disposer d’une marge de manœuvre sur leurs prix, d’autres semblent avoir épuisé leur potentiel tarifaire avec leur offre actuelle : cherté perçue, addition mémorisée élevée, perception d’augmentation des prix, autant de facteurs qui limitent la capacité à répercuter des hausses de prix au consommateur.
« A titre d’exemple, 74% des consommateurs considèrent une enseigne comme La Mie Câline accessible, quand ils sont seulement 55% pour Paul. » confirme David Vidal du Cabinet Simon-Kucher & Partners
Par ailleurs, l’étude révèle que les jeunes, qui constituent le cœur de cible de la restauration rapide, se révèlent nettement plus sensibles aux prix et ont ressenti les hausses de prix plus que les autres cibles de clientèle.Chez McDonald’s, 53% des moins de 34 ans considèrent par exemple que les prix ont augmenté au cours de la dernière année, contre 26% au global.
Le risque de les voir se détourner de ces enseignes à court terme est non négligeable. Les jeunes restent toutefois beaucoup plus réceptifs aux promotions pratiquées par certaines enseignes, avec 29% des moins de 34 ans qui reconnaissent le rôle de la promotion dans leur choix d’enseigne (contre 18% au global), et constituent donc la cible de choix des mécaniques promotionnelles toujours plus nombreuses imaginées par les enseignes.
De manière générale, pour un segment de la restauration rapide historiquement répété « accessible », le prix est le principal frein à la fréquence de visite. Dans ce contexte, les grandes surfaces et la livraison à domicile sont devenus des concurrents significatifs.