Selon l’enquête réalisée en septembre par l’Association française des maîtres restaurateurs (AFMR), présidée par Alain Fontaine, le bilan de la saison estivale est « mauvais, voire très mauvais » pour 25,5 % des répondants. Ce constat se retrouve partout en France, destinations touristiques ou non. L’enquête réalisée par l’AFMR met en lumière la très grande proportion de restaurants de taille modeste (44 % des répondants ont moins de 5 salariés, 49 % entre 5 et 20 salariés). Près de la moitié des répondants réalisent moins de 50 couverts par jour.

« Les conditions climatiques mauvaises expliquent en partie ce résultat décevant, quand 88 % des répondants bénéficient d’une terrasse. Mais l’inflation reste une source importante des tensions au sein des établissements », estime l’AFMR. Un tiers des répondants ont des coûts d’énergie en hausse de plus de 20 %. 93 % des répondants ont été touchés par l’inflation des produits alimentaires, qui augmentent en moyenne de 22 %. Les restaurateurs, de leur côté, n’ont augmenté leur prix à la clientèle que de 11 %.

Autre point noir : le recrutement pour les métiers de la salle, qualifié de mauvais ou très mauvais pour 52 % des répondants, et pour 49 % pour le personnel de cuisine. Seule la moitié des restaurateurs sont encore maîtres d’apprentissage, quand ils étaient 79 % l’année dernière. Face aux difficultés de recrutement, plus de 47 % des restaurateurs ont été obligés de réduire leurs jours d’ouverture au public, et de fermer 2 jours ou plus par semaine pour près de la moitié d’entre eux.

Enfin, l’AFMR évoque des perspectives qui s’assombrissent. En 2021 près d’un quart des restaurateurs étaient pessimistes sur l’avenir de leur établissement, ils étaient 11 % en 2022, ils sont cette année 38 % à être pessimistes. « Une évolution inquiétante, avec une volonté d’investissement des restaurateurs qui culmine à 18 % des répondants. Signal très inquiétant : près de la moitié des restaurateurs sont désormais prêts à vendre leur établissement. Cette saison estivale n’a pas dissipé les difficultés des restaurateurs, ils doivent être soutenus pour rester aussi utiles qu’avant pour notre société. En 2024, la réussite des Jeux Olympiques et Para-Olympiques sera au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Il ne faudra pas « oublier » les restaurants à taille humaine au profit des seules grandes chaînes », commente l’AFMR.