Unilever se sépare de ses glaces pour doper ses marges

Le géant de la grande consommation a annoncé mardi sa volonté de se séparer de sa branche historique dans les glaces, première décision majeure du nouveau PDG Hein Schumacher.

C’est la première étape de la transformation engagée par le nouveau PDG d’Unilever, Hein Schumacher . Le géant de la grande consommation a annoncé mardi sa volonté de se séparer de sa branche historique dans les glaces. Le fabricant des savons Dove et des détergents Cif étudie différentes options pour l’avenir de cette activité, qui comprend des marques emblématiques comme Ben & Jerry’s ou Magnum. La création « d’une nouvelle entité cotée est l’option la plus probable », a-t-il précisé dans un communiqué.

L’annonce a été accueillie par une hausse de l’action de 5,39 % mardi à l’ouverture de la Bourse de Londres. La division glaces d’Unilever a réalisé un chiffre d’affaires de 7,9 milliards d’euros en 2023. Le groupe jugeait « décevante » la modeste croissance de ses ventes. Et d’ajouter, que les glaces « présentent des caractéristiques distinctes par rapport aux autres activités opérationnelles ».

Chaînes d’approvisionnement

Dans cette activité, qui s’est constituée progressivement depuis les années 60 par de multiples acquisitions, les circuits d’approvisionnement nécessitent le maintien de la chaîne du froid et les points de vente doivent prendre en charge des produits surgelés. Cette branche se démarque également par une plus grande saisonnalité.

Le géant Nestlé avait pris une décision similaire en 2016, en vendant ses glaces au fonds PAI qui les avait fusionnées avec une autre société en portefeuille pour constituer Froneri. En janvier dernier, l’agence Bloomberg a indiqué que PAI étudiait aussi différentes options pour l’avenir de Froneri, signe que les lignes bougent dans le secteur.

L’activité glaces d’Unilever avait par ailleurs été éclaboussée par les polémiques autour de la présence de Ben & Jerry’s dans les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le litige à ce sujet avec la filiale américaine s’était résolu en 2022 par un accord confidentiel.

Décision majeure

Ce désengagement constitue la première décision majeure du nouveau PDG d’Unilever, Hein Schumacher, nommé il y a un an avec la promesse de redresser les rendements, après le coup de pression mis par l’activiste Nelson Peltz . Au même moment, le groupe a annoncé un plan d’économie de 800 millions d’euros sur trois ans, passant par la suppression de 7.500 emplois sur les 128.000 que compte le groupe.

Le dirigeant néerlandais avait pris la succession d’Alan Jope , sous le feu des critiques pour la faible progression du cours de bourse et pour le rachat avorté de la division grande conso de GSK, finalement mise en bourse sous le nom de Haleon en juin 2022. L’ex-dirigeant avait fait de la raison sociale de l’entreprise une priorité . De quoi déplaire aux actionnaires qui souhaitaient le voir se concentrer davantage sur les performances opérationnelles.

Après la séparation des glaces, qu’Unilever espère finaliser d’ici fin 2025, et le programme de réduction de coûts, le groupe anglo-néerlandais sera « plus simple, plus focalisé, et plus performant », promet-il.

Par Ingrid Feuerstein (Correspondante à Londres) – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/unilever-se-separe-de-ses-glaces-pour-doper-ses-marges-2083611