
Vin : un consommateur sur deux a plus de 55 ans
La consommation de vin ne cesse de baisser en France. Plus on est jeune, plus on tend à préférer d’autres alcools. Les plus de 55 ans restent les amateurs les plus réguliers. Les lieux d’achat diffèrent très sensiblement selon les âges, selon une étude conjointe d’IWSR et Intelligence Wine.
L’époque est loin où les Français buvaient 100 litres de vin par tête et par an. Cette consommation est aujourd’hui tombée à 40 litres. On boit moins, mais mieux, répètent inlassablement les professionnels. A trois mois du Salon Wine Paris & Vinexpo qui se tiendra du 13 au 15 février à Paris, une enquête menée par les spécialistes britanniques des études de marché IWSR et Wine Intelligence, révèle toutes sortes d’évolutions. Quitte même à éliminer un certain nombre d’idées reçues comme celle qui consiste à dire que les jeunes ne boivent pas de vin.
Un Français sur deux en consomme et pas seulement les plus de 55 ans. Et 28 % des buveurs de vin ont entre 18 et 39 ans. Plus on avance en âge, plus la fréquence de consommation augmente. Un tiers des plus de 55 ans, les « boomers », déclarent en boire au moins trois à cinq fois par semaine. Ce n’est le cas que pour un consommateur sur quatre dans les autres catégories d’âge.
Le goût du vin
A chacun ses motivations. Après 40 ans, on estime majoritairement que « le vin met les plats en valeur », explique Jean-Philippe Perrouty de Wine Intelligence. A partir de 55 ans, cette opinion est massive. Les jeunes de 18-24 ans ne sont que 32 % à le penser. Curieusement, de 25 ans à 54 ans, la moitié des personnes interrogées ont dit « aimer le goût du vin », alors que les aînés sont moins nombreux (42 %) ; les plus jeunes, 29 %.
Quelle que soit la génération, la majorité des consommateurs de vin boivent au moins un autre type d’alcool. La bière revient dans toutes les tranches d’âge. En revanche, le whisky ne fait son apparition qu’après 25 ans. Les plus jeunes lui préfèrent la vodka. Et 42 % de ces derniers disent préférer d’autres boissons au vin.
Montée des cavistes
Derrière ces chiffres se cachent des lieux d’achat et de consommation très différents selon les gammes d’âge. Une évolution qui pourrait changer l’avenir pour les enseignes de la distribution, sachant qu’elles sont encore dominantes dans le commerce du vin. Ainsi « les jeunes boivent plus de vin en dehors de chez eux que leurs aînés », dit Jean-Philippe Perrouty. Plus de 40 % des 25-54 ans achètent leur vin chez le caviste, quand les plus âgés ne sont que 32 % à le faire. L’essor des achats sur Internet se confirme. Plus on est jeune (53 %), plus on privilégie ce circuit. Seulement un boomer sur cinq a recours à l’e-commerce.
Les jeunes consomment au global moins de vin, mais ils dépensent plus d’argent, car ils vont plutôt dans les bars et au restaurant avec des copains. Les 18-39 ans contribuent pour moitié aux dépenses en CHR (cafés-hôtels-restaurants).
Les couleurs
Les différences entre générations se retrouvent aussi quand on parle couleur. Sans surprise, les aînés privilégient le vin rouge pour 54 % d’entre eux. Plus on descend en âge, plus les choix de couleurs sont équilibrés. « Les gens ne connaissent pas les cépages », selon Jean-Philippe Perrouty. « Ils ne savent pas ce qu’ils achètent. Mais ils se rappellent ce qu’ils ont goûté. »
Dans la catégorie des blancs, le chardonnay et le sauvignon sont leaders. Le pinot gris est plus présent chez les jeunes, les alsaciens chez les plus vieux. Les 25-39 ans sont plus nombreux à consommer du moscato et du chenin. Le gamay a la faveur de 35 % des boomers mais seulement de 8 % de la génération Z, qui boit du bordeaux et du champagne. Les régions se diversifient avec l’âge.
En matière de labels, le bio, européen ou français, est celui qui est le plus connu . Les jeunes (55 %) y sont particulièrement sensibles. La quasi-totalité des Français reconnaissent un label bio, contre 73 % le HVE, selon une enquête CSA-Millesime Bio.
Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source