Le groupe breton, Phare Ouest, va distribuer la bière de sa brasserie Lancelot aux Etats-Unis. Il a investi dans une distillerie pour produire du gin et le whisky Galaad. Le brasseur développe une nouvelle gamme « Equi’ » de sodas bio.

« Nous sommes en discussion avec une brasserie en Louisiane qui pourrait fabriquer et distribuer sous licence notre bière, Lancelot, dont la marque a été déposée aux Etats-Unis. En retour, nous ferons de même avec la bière de notre partenaire sur le marché français. C’est un partenariat gagnant-gagnant. » Stéphane Kerdodé, PDG cofondateur du groupe Phare Ouest, réalise un vieux rêve en s’implantant sur le marché américain.

Une véritable institution

Un tropisme outre-Atlantique qui s’affiche dans le nom même de l’entreprise bretonne, créée en 2002 au Roc-Saint-André dans le Morbihan. En seize ans, Phare Ouest est devenu une véritable institution. D’abord, avec son produit phare le Breizh Cola, pionnier des soft-drinks « régionalistes », concocté par l’autre cofondateur associé, Eric Ollive, ingénieur chimiste de formation.

Le cola breton a rapidement été rejoint par d’autres sodas (colas zéro, sans sucre, à la stévia, « Breizh thé glacé », « Breizh agrumes », « Breizh Lim »), dont 30 millions de bouteilles sont désormais vendues chaque année, principalement dans l’ouest de la France et à Paris.

En découdre avec les majors de l’alcool

Phare Ouest, c’est aussi la première brasserie bretonne portée, elle aussi, par la vague régionaliste des microbrasseries. Rachetée en 2005, la brasserie Lancelot produit quelque 60.000 hectolitres de bière par an (Lancelot, Blanche Hermine, Duchesse Anne, Bonnets Rouges, bières bio, bières de saison). Au total, ces deux activités assurent désormais à parts égales le chiffre d’affaires du groupe : 30 millions d’euros cette année, (+ 20 %).

Bien loin de s’endormir sur ses lauriers, Phare Ouest poursuit sur sa lancée. Après s’être attaqués aux deux géants mondiaux des soft-drinks Coca-Cola et PepsiCo, les cofondateurs du groupe breton veulent, en effet, en découdre avec les majors des alcools. « Nous avons créé notre distillerie fin 2017 sur le site de la brasserie, pour produire un whisky breton, Galaad, qui sera commercialisable à partir de 2020 après trois ans de vieillissement en fûts de chêne, explique Stéphane Kerdodé. Nous visons une production initiale de 100.000 bouteilles par an, qui seront vendues en France mais aussi à l’export (8 %) en Italie, en Suisse et au Japon. Pour faire patienter nos clients et montrer que l’on existe nous avons également produit du gin, dont nous venons de démarrer la commercialisation. »

Savoir-faire marketing

Côté sodas, Phare Ouest confirme son savoir-faire marketing à l’écoute des tendances en lançant une nouvelle gamme de produits éthiques. « Des produits bio, sans conservateurs, avec des arômes naturels et très peu de sucre », confie Stéphane Kerdodé. Le premier Equi’Thé est en rayon, suivront l’année prochaine un Equi’Lim et un Equi’Fruit. « Ces sodas seront commercialisés d’emblée à l’échelon national », souligne le PDG du groupe Phare Ouest, qui confirme ainsi ses nouvelles ambitions.