Avis d’expert. Comprendre le snacking à l’heure où tout s’accélère, selon Nicolas Nouchi

Extrait de l’article paru sur https://www.snacking.fr/actualites/ – A retrouver complet en cliquanr sur Source à la fin de l’extrait
Le snacking bouge et se transforme, vite, très vite en réaction aux tendances et aux attentes du moment. Dans le cadre de son expertise mais aussi de ses toutes dernières investigations menées notamment pour le salon Sandwich & Snack Show, CHD Expert  a décrypté  les comportements et les grandes mutations d’un snacking qui est de plus en plus protéiforme et qui irrigue l’ensemble du foodservice. Depuis plus de 25 ans, le cabinet spécialisé suit les marchés de la restauration hors domicile dans le monde dont notamment les segments qui sont reliés au snacking directement (restauration rapide, traiteur…) ou indirectement (restauration à table, boulangerie pâtisserie…). France Snacking vous propose une chronique de Nicolas Nouchi, directeur Insight chez CHD Expert.

Le snacking incite à réfléchir. Il se matérialise autour d’une offre alimentaire certes, mais autour d’autres variables également. A vrai dire il est protéiforme à la fois instants de consommation (il est partout, il arrive même à s’infiltrer dans les horaires nocturnes, mais aussi moments d’impulsion (avec des choix non prémédités ) et modes de consommation (il se mange assis, autour d’un distributeur automatique, en mouvement, ou encore livré accentué par le Covid). Nos différentes enquêtes et notre suivi du marché attestent une certaine premiumisation des offres, véhiculées par des concepts de plus en plus ingénieux, innovants, inventifs. Le snacking se matérialise autour d’un cadre, d’une atmosphère, d’un thème de restauration poussé à son paroxysme en intégrant aujourd’hui, de plus en plus la question de l’éco-responsabilité. Aidé par la technologie, et prédisposé à intégrer les nouvelles solutions, et en particulier le digital, il a su faire preuve d’agilité pour traverser la crise. Le snacking, c’est aussi différents segments de marché associés prioritairement à l’univers de la restauration rapide. Une branche qui n’a jamais cessé de progresser ces 20 dernières années. De 13 000 points de vente au début des années 2000, elle coiffe plus de 48 000 de nos jours pour un chiffre d’affaires de près de 16,47 md€. Si elle a su se diversifier, elle a su aussi attirer de nouveaux acteurs qui se sont appropriés progressivement cette manne providentielle et ses codes pour répondre aux exigences et aux attentes des consommateurs. On peut citer bien sûr les boulangeries pâtisseries mais aussi les épiceries de proximité ou encore les corners en restauration d’entreprise… Et plus récemment, ce levier a même été un des axes de développement de la restauration à table affectée par les différents confinements.

La crise va booster encore davantage le snacking

Si le snacking a su gagner des parts de marché, c’est qu’il a toujours su rester à l’écoute des préoccupations du moment dans toute leur complexité en parvenant à faire des grands écarts pour répondre aussi bien aux attentes de gourmandise et de plaisir, qu’en restant fort sur les aspects « healthy ». A travers des offres de plus en plus végétales, les offres se sophistiquent dans le choix des ingrédients, des recettes, tout en racontant une histoire. C’est la clé. La crise sanitaire a accéléré bien des pratiques en même temps qu’elle a transformé des manières de consommer favorisant toujours plus le développement des offres snacking. Avec plus de pause, davantage de télétravail, moins de restauration assise, le snacking a un boulevard devant lui. Dans le même temps, il peut profiter d’une forte poussée des solutions digitales d’encaissement : bornes, paiement sur une web application smartphone type All Eat One, paiement sans contact qui lui permettent d’apporter des réponses de plus en plus optimisées et multicanales. Toujours plus transparent et encore plus diversifié (les offres se multiplient au-delà du tacos et du burger), il est porté par le fort déploiement des chaînes de restauration.

La restauration rapide de demain, quel profil ?

Elle va continuer à se développer tout en devenant de plus en plus hybride. Qui sera en mesure de faire la différence entre un restaurant rapide et un restaurant à table dans 20 ans ? A mon sens, plus grand monde tant les barrières tombent entre les différents segments. Le développement du snacking se fera à la faveur des chaînes de restauration et en particulier des réseaux émergents qui vont prendre encore plus de poids et d’influence. J’espère néanmoins que la diversité s’exprimera aussi à travers de nombreux indépendants, ingénieux et entrepreneurs, qui continueront de tirer le marché vers le haut avec des établissements difficiles à cataloguer et des propositions alimentaires générant la satisfaction physique et virtuelle.

Le marché des dark kitchens devrait continuer à se développer, en particulier par l’intermédiaire des chaînes et des grands groupes. Ce marché pourrait laisser concevoir que la place pour les marques virtuelles, pour la vente à emporter et pour de nouveaux sites de restauration sans places assises pourrait devenir la norme de la restauration rapide. Il est vrai que dans le cadre de la reprise, le on-the-go et la livraison fonctionnent très bien. Toutefois, sur le moyen terme, il faut rappeler que le foodservice est expérientiel avant tout et que rien ne vaut une présence sur site pour partager un morceau d’atmosphère et se sentir à l’aise. De plus, l’histoire de l’évolution de notre société se construit sur une croissance régulière des actes de consommation hors domicile. C’est notamment dans ce cadre que nous avons cru, il y a plus de 25 ans à l’aventure CHD Expert. Il est donc évident que le consommateur retournera en point de vente de plus en plus, mais également sur site.

Vers un écrémage de la restauration assise

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Source : Avis d’expert. Comprendre le snacking à l’heure où tout s’accélère, selon Nicolas Nouchi