Bière : AB InBev se désendette en prenant pied à la Bourse de Hong Kong

Le numéro un mondial de la bière a levé cinq milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) sur le marché de Hong Kong à l’occasion de son introduction en bourse. C’est la deuxième plus grosse IPO de l’année après celle d’Uber (8,1 milliards de dollars), numéro un des voitures avec chauffeur. Elle vise à réduire la dette abyssale contractée lors de l’acquisition du deuxième brasseur mondial SABMiller.

 

Le géant de la bière, AB Inbev (Budweiser, Stella Artois), a levé 5 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) lors de son introduction sur le marché de Hong Kong. Une grosse opération, la deuxième plus importante de l’année après l’IPO d’Uber, le loueur de voitures avec chauffeurs qui a pour sa part levé 8,1 milliards de dollars en mai.

Mais elle a deux fois moins d’ampleur que le brasseur ne le souhaitait initialement.  AB InBev, qui envisageait une IPO proche des 10 milliards de dollars en juillet, avait finalement renoncé à ce calendrier invoquant alors l’environnent de marché. Quelques jours après, on apprenait que le groupe vendait sa filiale australienne Carlton & United Breweries et notamment la marque Foster’s  au japonais Asahi pour 16 milliards de dollars australiens (10 milliards d’euros).

Priorité au désendettement

Dans les deux cas, ce sont des transactions qui ont vocation à réduire la dette abyssale (près de 100 milliards de dollars) contractée par le groupe lors du rachat à 100 milliards de dollars du numéro deux mondial SABMiller en 2016. Cette dette a diminué depuis à grands coups d’économies mais elle équivaut encore à 4,6 fois l’Ebitda contre 4,8 fin 2017.  En outre les résultats annuels du groupe sont loin de correspondre à ses attentes. Le propriétaire de Budweiser a vu son bénéfice net reculer de près de 15 %, à 6,7 milliards de dollars, au cours de l’exercice 2018, après avoir été confronté à des difficultés macroéconomiques sur de nombreux marchés émergents, dont le Brésil, l’Argentine et l’Afrique du Sud. A ce contexte compliqué s’est ajoutée « la volatilité des devises », qui a freiné le brasseur dans sa course au désendettement.

AB Inbev a introduit 10 % de sa branche asiatique à la bourse de Hong Kong au prix de 27 dollars Hong Kongais (3,13 euros) par action. Ce prix correspond au bas de la fourchette dévoilée le 18 septembre qui se situait entre 27 et 30 dollars. La totalité des fonds récoltés iront au désendettement du groupe, a indiqué le géant belgo-brésilien, qui conserve le contrôle sur les activités asiatiques. Le périmètre mis en bourse à Hong Kong est resserré mais comporte des marques comme Cass en Corée du sud et Harbin en Chine, deux régions en forte croissance.

Une belle opération pour la Bourse de Hong Kong, qui, malgré le contexte de grandes difficultés politiques double ainsi la place de Shanghaï pour se hisser à la troisième place mondiale.

Source : Bière : AB InBev se désendette en prenant pied à la Bourse de Hong Kong | Les Echos