Bonbons : le nouveau Carambar veut s’attaquer à la citadelle Haribo

Le français Carambar & Co, acquis par le fonds Eurazeo en 2016, a entrepris un profond travail de rénovation de ses recettes de bonbons et chocolat dans un contexte délicat de déconsommation de la confiserie. Pour mieux faire face au poids lourd allemand Haribo qui continue de gagner des parts de marché en France.

 

 

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Le bio « incontournable » pour Thierry Gaillard, président de Carambar & Co est encore « embryonnaire » avec des ventes de 1 million d’euros pour un chiffre d’affaires global du groupe de 350 millions d’euros. (Carambar & Co)

Cédés il y a plus de trois ans par l’américain  Mondelez au fonds Eurazeo , les bonbons Carambar, Kréma, Mi-cho-ko, les rochers Suchard et les pastilles Vichy sortent tout juste d’une succession de « chantiers » – comme Thierry Gaillard, président de Carambar & Co se plaît à les appeler.

L’objectif de ce chambardement est plus qu’ambitieux. L’actionnaire Eurazeo veut voir émerger « un nouveau champion français de la confiserie et du chocolat ». Pas simple face à des pointures telles que Nestlé, Milka, Côte d’Or et Lindt pour la partie chocolat et l’allemand Haribo, qui contrôle 40 % du marché du bonbon. Avec Lutti, acquis en 2018, Carambar & Co assure à peine 26 % des ventes en France. L’an dernier, le groupe a perdu 1,2 % de part de marché tandis que  Haribo en a gagné 0,9 %.

Retournement du marché

Le contexte est délicat. Le marché de la confiserie, bonbons et chocolat, s’est brusquement retourné. Lui qui croissait bon an mal an (de 3 % en 2015, par exemple) a chuté de 2,5 % en 2018, selon l’institut IRI. « Les études que nous avons menées montrent un mouvement de déconsommation et de modération. Il y a toujours autant de clients, mais ils consomment moins et moins souvent, précise le président de Carambar & Co. La confiserie paie le sucre-bashing, le manque de naturalité et une communication insuffisante. Il n’y aura pas de retour en arrière. Le consommateur fonctionne par opposition et par soustraction ».

Face à ce constat, Thierry Gaillard a lui aussi décidé de fonctionner par soustraction. « On a éliminé les ingrédients les plus controversés », assure-t-il. Parmi lesquels le dioxyde de titane, utilisé pour blanchir et donner du brillant, et l’huile de palme, remplacée par du beurre de cacao. En février, l’aspartame aura complètement disparu. La gamme Krema, septuagénaire, a supprimé la gélatine animale de ses bonbons Regalad, ainsi que les colorants et les arômes artificiels, remplacés par du végétal (betterave ou carotte pour la couleur). C’est une ligne Vegan dans l’humeur du temps perçue comme « un moteur de croissance » par les dirigeants et identifié comme « beau et bon ». Le sucre aussi a « fondu » de 40 %, remplacé par les fibres de maïs.

Bio, vegan, moins sucré

Outre le vegan et le moins sucré, le bio s’avère « incontournable » pour Thierry Gaillard mais encore « embryonnaire », avec des ventes de 1 million d’euros pour un chiffre d’affaires du groupe de 350 millions d’euros en France. On en trouve sous la marque Lutti acquise en 2018, avec les « fizz », mais aussi chez Krema avec les mini-cubs si petits et si légers (on y a insufflé de l’air) que l’on n’a plus mauvaise conscience en les avalant.

Côté chocolat Poulain, le groupe annonce le lancement en avril des premières tablettes avec 30 % de sucre en moins. Les tablettes vegan au lait de coco et au lait d’amande sont prêtes. La pâte à tartiner Poulain est débarrassée de son  huile de palme et sous-traitée en… Italie.

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Extrait de l’article Marie-Josée Cougard – Les Echos / cliquez sur source pour lire l’article

Source : Bonbons : le nouveau Carambar veut s’attaquer à la citadelle Haribo | Les Echos