Alors que Leclerc a lancé son service de livraison à Paris, son concurrent lance ses premiers « drives piéton » à Lyon et dans la capitale. Ses clients vont pouvoir récupérer en magasin leurs commandes préparées dans des plates-formes dédiées.

Carrefour livre une nouvelle bataille de la guerre du centre-ville. Le distributeur ouvre ce lundi quatre « drives piétons » à Lyon et deux à Saint-Etienne. Ces points de retrait, situés dans des magasins de proximité, où le consommateur se rend à pied contrairement au drive classique adossé à un hypermarché où il va en voiture (drive piéton est un oxymore !) seront approvisionnés par deux plate-formes de préparation des commandes Internet. Six autres « drives » seront installés à Paris dans les jours qui viennent, où Leclerc a lui lancé son service de livraison à domicile « Leclerc chez moi » .

Automatisation

Dans la banlieue lyonnaise, un entrepôt traditionnel, à Saint-Quentin-Fallavier, a été reconverti fin 2016 et en partie automatisé en 2017. La deuxième plate-forme sera inaugurée mardi par le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, à Aulnay-sous-Bois près de la capitale. « L’objectif est d’apporter aux clients du centre-ville les prix de nos hypers », a expliqué vendredi  Marie Cheval, patronne du digital chez Carrefour , lors d’une visite à Lyon.

Les étiquettes grimpent généralement d’environ 15 % au coeur des grandes agglomérations en raison de la valeur du foncier et des contraintes d’approvisionnement. Le nouveau service offre aussi un choix plus large : 15.000, puis bientôt 20.000 références, contre 6.000 pour un Carrefour City, ces petits supermarchés dans lesquels seront implantés la plupart des « drives piéton ».

Grosses courses

Le premier test est mené dans le VIIème arrondissement de Lyon, un quartier en rénovation. « Beaucoup de mes clients vont une fois par semaine dans un hypermarché pour faire leurs grosses courses. Ils viennent ici pour les achats d’appoint », explique le gérant locataire, Christophe Soudani, qui espère attirer de nouveaux clients avec son « drive piéton ».

Son magasin bénéficie de la nouvelle logistique construite par Carrefour pour ses drives situés dans les grandes agglomérations. Le distributeur compte 636 drives, mais il a été distancé par Leclerc, et compte en ouvrir 170 supplémentaires cette année.

Des commandes complexes à traiter

Dans l’entrepôt de Saint-Quentin Fallavier, la nouvelle zone automatisée travaille tout ce qui n’est pas produit frais ou surgelé. Une machine de 60 mètres de long sur 10 mètres de haut, comptant 7 allées sur sa largeur, organise un va-et-vient continu (24 heures sur 24, 6 jours sur 7) de milliers de caisses en plastique. Au bas, des employés défont les palettes d’approvisionnement, répartissant les articles dans les bacs qui déboulent sur des kilomètres de tapis roulant.

« Le e-commerce alimentaire est plus complexe que le e-commerce non-alimentaire. Chaque commande compte 45 produits différents. Chez Amazon, la moyenne est de deux », souligne Sébastien Liorzou, directeur de la logistique de Carrefour. Les 300 employés de la plate-forme lyonnaise traitent 3.000 commandes par jour, qui arrivent dans les points de retrait quatre heures après au plus tard. Jusqu’à présent, les colis étaient préparés dans les magasins eux-mêmes..