Champagne : vers une surprenante année record en 2021

La demande mondiale de champagne est si forte que la région viticole peine à suivre. Avec le retour d’une vie plus normale, les importateurs accélèrent les commandes, refont les stocks et anticipent sur des difficultés logistiques en fin d’année. Les maisons de champagne pensent égaler le record de 5 milliards d’euros établi en 2019.

Avec le retour à une vie plus normale, les envies de champagne explosent. La demande est telle que les maisons peinent à fournir. Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard, le groupe qui détient Mumm et Perrier Jouet, n’hésite pas à parler de « pénurie ».

« Nous ne nous attendions pas à un tel rebond d’activité. Le temps de vieillissement des bouteilles est incompressible. A cela s’ajoutent les problèmes d’approvisionnement en verre et en papier. On manque de containers à l’export et de transporteurs », explique Quentin Meurisse, directeur marketing de Perrier Jouet et Mumm.

Carnets de commandes qui débordent

L’Union des maisons de champagne (UMC) n’en table pas moins sur une année exceptionnelle 2021, comparable à 2019, année où le chiffre d’affaires avait atteint un record à 5 milliards d’euros. Plusieurs facteurs se conjuguent pour nourrir ces prévisions : la relance mondiale, le relâchement partiel des contraintes sanitaires, l’envie de se faire plaisir et le besoin de compensation valent aux Champenois des carnets de commandes qui débordent.

« La demande à l’exportation est très forte depuis le début de l’année. Nous sommes en train de faire le meilleur premier semestre de l’histoire du champagne », se félicite Jean-Marie Barillère, le président de l’UMC. Le constat vaut pour de nombreux marchés, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, mais également l’Europe continentale. C’est moins le cas pour le Japon, où on ne fait pas la fête chez soi mais à l’extérieur. Dépassé par une vague « sans précédent » de contaminations, le pays a contraint les bars et les restaurants de treize départements à fermer dès 20 heures.

« Beaucoup d’importateurs ont entrepris de remettre leurs stocks à niveau. Souvent aussi, ils cherchent à anticiper sur les problèmes logistiques qui pourraient se présenter en fin d’année au moment des fêtes », indique Jean-Marie Barillère.

Les chiffres l’attestent. De janvier à juin, les expéditions totales de champagne, toutes destinations confondues, ont bondi de 48 %, à 113,9 millions de bouteilles. L’augmentation des flux commerciaux est particulièrement notable en direction des pays hors Europe avec une hausse des ventes de près de 63 %, à 47 millions de bouteilles. La dynamique se retrouve aussi dans le commerce avec l’Union européenne, où les expéditions ont augmenté de près de 57 %, à 21 millions de bouteilles.

La catastrophe n’a pas eu lieu

A elle seule, la France achète 46 millions de bouteilles de champagne au premier semestre, ce qui correspond à une progression de 32 %. Les maisons de champagne (à distinguer des coopératives et des vignerons) assurent en ce moment les deux tiers des expéditions et 90 % des exportations.

En 2020, année de pic du Covid, l’activité en très forte baisse au premier semestre avait finalement moins diminué que la région ne le redoutait initialement grâce au rattrapage au moment des fêtes – pour totaliser 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La baisse des expéditions s’était limitée à -18 % (245 millions de bouteilles), contre -30 % d’abord estimés grâce à la résistance des marchés européens et des commandes en forte hausse de l’Australie (+14 %).

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Champagne : vers une surprenante année record en 2021 | Les Echos