Intermarché se réinvente pour attaquer les centres-villes

Un nouveau concept de magasin urbain connecté promis pour le printemps, des casiers de retrait qui ouvrent le 22 octobre, un projet d’entrepôt mutualisé de préparation de commandes : Intermarché bouscule son modèle pour attaquer les centres-villes. Détails.

« L’urbain et le digital sont les marchés en croissance de notre secteur, résume Thierry Cotillard, président d’ITM Alimentaire. Ne pas les prendre, c’est se préparer à perdre deux milliards d’euros d’ici cinq ou six ans. »

Le commerce alimentaire en ville représente environ 14 milliards d’euros de ventes, dont la moitié sur Paris, évalue le groupement d’indépendants. Faute de pouvoir développer rapidement son parc de proximité Intermarché Express (12 sites à date dans Paris intra-muros), le distributeur va expérimenter des concepts moins gourmands en surface de vente.

Au printemps 2019, Intermarché ouvrira dans le centre de la capitale un nouveau format de magasin sur 350 mètres carrés. L’offre sera centrée sur les produits frais, avec un espace de retrait pour récupérer des commandes de PGC passées en ligne.

« Ce sera un point de vente « augmenté », annonce Thierry Cotillard. Le digital permettra d’accroître l’offre, avec par exemple des écrans connectés sur les joues de TG. Nous voulons couvrir les besoins de courses des clients urbains et nous allons mesurer leurs attentes sur les produits pondéreux, voir s’ils préfèrent les emporter ou se faire livrer à domicile. »

Le 22 octobre, le groupement ouvrira également son premier Intermarché 24/24 de la capitale. Un local de 50 mètres carrés situé boulevard Saint-Michel (photo), équipé de casiers automatiques de retrait et proposant également un distributeur automatique de baguettes cuites à la demande en une minute.

Mutualiser les préparations de commandes

Dans un premier temps, c’est l’Intermarché Express de la rue Vitruve, dans l’est parisien, qui remplira ces casiers. L’objectif, à terme, étant plutôt d’exploiter un site spécifique de préparation de commandes capable d’approvisionner plusieurs points de retrait (casiers ou drives piéton avec comptoir d’accueil). Un sujet particulièrement sensible dans un groupement d’indépendants.

La mutualisation de moyens sur ce type de projet suppose de mettre autour de la table tous les adhérents d’une même zone. Pour expérimenter sans traîner ses casiers parisiens et son nouveau format « augmenté », le groupement va commencer par les porter lui-même. Si les résultats sont probants, ensuite, il sera plus simple de confier les points de vente, casiers ou magasins, à des adhérents qui cotiseront à hauteur des livraisons reçues.

Les contours du futur site de préparation de commandes, cela dit, ne sont pas encore tranchés. Intermarché a bien récupéré dans ce but un ancien entrepôt Simply Market aux Ulis (91), mais sa vocation finale n’est pas encore décidée. Il est possible que les adhérents susceptibles de cotiser se laissent plus facilement convaincre par un local plus petit et plus proche de Paris.

Bientôt une marketplace alimentaire

Sur le digital, le distributeur veut doubler le quota du drive dans son chiffre d’affaires (2 à 3% aujourd’hui, soit un peu plus de 500 millions d’euros), en développant notamment la livraison à domicile. Un nouveau site internet est attendu dans les mois qui viennent et la marketplace non alimentaire (un échec) sera réorientée sur l’alimentaire. Elle proposera des offres complémentaires aux assortiments des magasins, notamment sur le bio et les produits locaux (les adhérents auront la main pour ajouter des fournisseurs).