
La restauration rapide gagne des parts de marché dans un secteur en plein marasme
La restauration hors domicile a perdu 38 % de son chiffre d’affaires en 2020, selon The NPD Group. Mais la restauration rapide, ne reculant que de 25 %, a mieux réussi à tirer son épingle du jeu. Tous les segments ont su capitaliser sur la vente à emporter et la livraison pour limiter les dégâts.
Sur fond de confinements, de fermeture des salles et de couvre-feu, l’année 2020 a été, dans la restauration, celle de la vente à emporter et de la livraison. Elles ont aidé la profession à garder en partie la tête hors de l’eau. Le secteur n’en a pas moins connu un recul de 38 % en valeur dans l’Hexagone, avec un chiffre d’affaires annuel de 35,6 milliards d’euros incluant tous les types d’établissements, les cantines d’entreprise et la distribution automatique, pour un nombre de visites en baisse de 35 %, selon le bilan réalisé par The NPD Group.
Dans ce contexte difficile, la restauration rapide a mieux tiré son épingle du jeu que les autres. Capitalisant sur ses points forts, elle n’a perdu qu’un quart de ses ventes et de ses visites, quand la restauration à table en perdait la moitié. Résultat : le segment a gagné 7 points de part de marché, pour atteindre 43 % de la fréquentation totale l’an dernier. Le drive, porté par les chaînes de fast-food, a, en outre, le vent en poupe.
Capacité d’adaptation
Tous les univers ont fait preuve de réactivité. Au premier confinement, le nombre global de visites s’était effondré de 71 %. Il n’était plus en recul que de 43 % en novembre et décembre. Avec, entre-temps, une petite pause entre juin et octobre, moment où les salles étaient rouvertes et où les terrasses faisaient le bonheur des Français, avec un recul limité à 28 %, du fait à la fois des contraintes du protocole sanitaire et de la faible présence de touristes étrangers. Tous univers confondus, les commandes livrées et en drive ont bondi, elles, de 25 %.
Dans la restauration à table, la vente à emporter a doublé sa part de marché en 2020 et a représenté 30 % des ventes. « La vitesse d’adaptation, la capacité d’innovation de ce circuit pour la mettre sur pied sont à souligner », constate Maria Bertoch, experte « foodservice » France de The NPD Group. « Les débits de boissons, les brasseries de quartier sont également redevenus, sous d’autres formes, des lieux d’échange. Les performances un peu meilleures des indépendants montrent l’envie des consommateurs de soutenir ces points de vente de proximité », ajoute-t-elle.
Partout, de nouvelles tendances de consommation naissent. La livraison a pris de l’ampleur à d’autres moments que le soir. Pendant le second confinement, le déjeuner apporté à domicile a ainsi représenté près du tiers des commandes, contre seulement un cinquième en novembre et décembre 2019. Des publics supplémentaires se sont laissés aussi conquérir. Les seniors ont généré 16 % des livraisons lors du reconfinement, soit le double d’il y a un an.
Pour 2021 , NPD prévoit que l’élan plus favorable donné à la restauration rapide se prolongera. « Mais 2022 sera la revanche de la restauration à table. Les gens ont soif de retour à la normale. Cela devrait déjà se traduire dès l’été 2021 par une bouffée d’oxygène pour elle, avec les possibilités offertes par les terrasses », prévoit Maria Bertoch. Quant à la livraison, si elle reste moins développée que dans des pays comme le Royaume-Uni, elle va continuer à afficher de belles perspectives.
Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : La restauration rapide gagne des parts de marché dans un secteur en plein marasme | Les Echos