Les Fayard ont acheté le domaine du Château Sainte Marguerite à La Londe-les-Maures, en 1977.

Le développement impressionnant de Château Sainte Marguerite, poids (très) lourd en Provence

Les Fayard ont acheté le domaine du Château Sainte Marguerite à La Londe-les-Maures, en 1977. Virginie Sueres / Château Sainte-Marguerite

La propriété de Pernod Ricard et de la famille Fayard vient d’acquérir les Terres de Ravel et ses 280 hectares de vigne. La marque continue son développement.

Il y avait les « petits rosés », issus de petites vignes, vendus à petits prix. C’était autrefois. Maintenant, il y a aussi de grands vins rosés, produits dans des domaines de grand format. Ainsi, le grand cru classé de Provence Château Sainte Marguerite, dans le giron du groupe Pernod Ricard depuis décembre 2022 mais toujours emmené par la famille Fayard, continue son développement à toute vitesse. Rappelons que le domaine naît en 1977 quand Jean-Pierre Fayard et son épouse, Brigitte, achètent 3 hectares à La Londe-les-Maures et décident d’y faire du vin. L’affaire prospère. Sainte Marguerite dispose aujourd’hui de plus de 500 hectares de rollegrenachecinsault

Il y a quelques semaines, Sainte Marguerite comptait encore moins de la moitié de cette surface (230 hectares) répartie sur la côte varoise et un peu plus au nord, du côté de La Londe-les-Maures, Pierrefeu, Hyères, Cuers, Puget-Ville et quelques autres communes. Une superficie qui plaçait déjà la propriété parmi les locomotives de la viticulture provençale. Mais, en annonçant la reprise des Terres de Ravel, le domaine du voisin, qui comprend quatre exploitations – Guiranne, Garamache, L’Oasis et Montaud, pour une superficie de 280 hectares –, Sainte Marguerite change de dimension. «Nous avons toujours voulu nous développer en achetant des vignes, explique Olivier Fayard. Avec ma famille, nous ne disposions jamais d’assez de vin. Nous étions toujours en rupture de stock. Notre démarche est de grandir au fur et à mesure de notre développement pour toujours pouvoir proposer à nos clients et à nos amis des vins de producteur, de vigneron, des crus produits par nous-mêmes. C’est la philosophie que nous avons décidé d’appliquer avec le groupe Pernod Ricard : continuer à faire des vins de vigneron que nous maîtrisons complètement. »

Protocoles bien huilés

Une question se pose : le domaine Sainte Marguerite va-t-il être en mesure de rester au niveau de qualité auquel il a su emmener sa production ? « C’est le choix que nous avons fait avec notre famille depuis un moment déjà, reprend Olivier Fayard. Nous n’avons pas attendu que le groupe Pernod Ricard devienne notre associé pour nous intéresser au sujet. Concrètement, il y a un vrai cap à passer quand on cultive plus de 50 hectares. Il faut alors s’organiser différemment. Désormais, nous avons des protocoles bien huilés, nous organisons les choses. Nous contrôlons tout le vignoble, en réalisant, par exemple, de la sélection massale, en ayant du matériel performant, en travaillant en bio. Ce n’est pas facile. Effectivement, nous pourrions nous contenter de presser du raisin, mais nous pouvons aussi essayer d’en tirer de grands vins. C’est le défi que nous voulons relever avec mon frère Enzo et ma sœur Sigolène. »

La surface cultivée donne un avantage aux Fayard, leur permet de réaliser des essais sur des quantités de vin significatives, de tester et d’acquérir du matériel de pointe, comme ces vendangeuses dernier cri capables de trier le raisin au fur et à mesure de la cueillette, d’acquérir les meilleures barriques. « Les grands volumes sont une force, et ils donnent une capacité de discussion », résume Olivier Fayard. Concernant le volet œnologique, les dimensions de Sainte Marguerite permettent un grand nombre de combinaisons au moment de l’élaboration du vin.

Agrumes et coriandre

Le château produit depuis longtemps la cuvée Symphonie, à l’origine des vins pâles et fruités du domaine. La cuvée Fantastique, plus élaborée, caractérisée par l’intensité des arômes, est sortie il y a cinq ans. L’hiver dernier, l’équipe lance Marguerite, présenté comme le résultat d’un nouvel assemblage, de nouvelles techniques de ramassage, de presse et de macération, le tout décliné en trois couleurs. Le rosé réunit grenache, cinsault et vermentino issus du terroir de La Londe-les-Maures. Une réussite en termes d’arôme avec des touches d’agrumes et de coriandre et une texture sablonneuse. Notons la très grande buvabilité de ce vin. Pour le blanc, les Fayard utilisent seulement un vermentino corse. L’idée est bien de produire des vins exceptionnels avec la volonté de ne pas tout vendre en quelques mois. Durant les prochaines années, tout devrait être mis en œuvre pour pouvoir proposer de vieux millésimes. Sainte Marguerite vit une période de transformation en profondeur. « La mise à niveau des dizaines d’hectares acquis, les chantiers liés aux nouveaux outils de production et de stockage vont nous occuper pendant les dix prochaines années », nous confie Olivier Fayard.

La compétition entre les grandes maisons de Provence productrices de vin rosé promet d’être intéressante. En général, la qualité des jus est à la hausse, les tarifs aussi. En dépit des soubresauts de l’économie et de trous d’air épisodiques, le marché ne cesse de se développer. Le rosé est devenu un phénomène mondial, et cette couleur ne se résume plus aux mois d’été. Dans ce contexte, Sainte Marguerite semble disposer des bons atouts.

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