Le e-commerce alimentaire en pleine croissance

Que l’on aille chercher sa commande dans un « drive » ou que l’on se la fasse livrer à domicile, les courses en ligne entrent dans le quotidien des Français. Ce marché va plus de doubler d’ici à 2025.

L’e-commerce alimentaire n’est plus une niche. Mi-2018 déjà l’institut Nielsen faisait de la France la championne d’Europe de ce mode de consommation avec 6,6 % des achats du quotidien réalisés en ligne. C’est plus qu’au Royaume-Uni (6,3 %) et largement plus qu’en Allemagne (0,7 %) et qu’aux Etats-Unis (4,7 %). La Chine indique la tendance où, selon Kantar, 10 % des paniers des ménagères se remplissent sur la Toile. Au pays d’Alibaba et de JD.com la croissance s’élève à 30 % par an. La Corée du Sud est déjà à 20 % de part de marché pour cette pratique.

Les Echos Etudes estiment que l’e-commerce alimentaire pesait 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017, atteindra 8,2 milliards en 2020 et grimpera jusqu’à 13,5 milliards en 2025. Le taux de croissance annuel moyen est estimé à 11 %.

Les distributeurs français ont été pionniers avec les drive, ces points de retrait des commandes installés près des hypers ou supermarchés, ou dans des entrepôts « tampons ». On en compte près de 5.000 aujourd’hui. Auchan a inventé le concept. Leclerc en a tiré le plus grand profit. Carrefour rattrape son retard.

Le dernier kilomètre

Mais les habitudes des consommateurs changent. Le drive est destiné à des zones où la circulation automobile permet de prendre son colis sur le trajet du domicile au lieu de travail (ou l’inverse). Dans les grandes agglomérations, la livraison à domicile monte en puissance. Les Echos Etudes montre l’inversion des préférences. En 2017, les ventes du drive se montaient à 3,8 milliards contre 2,2 pour la livraison. En 2025, la livraison représentera 8 milliards d’euros, contre 5,5 milliards pour le drive.

Le coût du dernier kilomètre est le principal frein à la livraison à domicile. Selon une étude Capgemini détaillée par le magazine « LSA », le dernier kilomètre représente 41 % des dépenses de la chaîne logistique. Pourtant, « la livraison doit être gratuite », affirmait Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, en marge de la présentation des résultats annuels de son groupe. Elle l’est presque pour Monoprix avec l’abonnement Amazon Prime. Dans la plupart des cas, cette gratuité est conditionnée à un minimum d’achats. Pour le moment.

Un bon moyen d’écraser les coûts de livraison est de développer des drive dans les grandes agglomérations. le client n’est pas livré chez lui, mais il ne fait pas non plus plusieurs kilomètres, seulement quelques centaines de mètres à pied. C’est le paradoxal « drive piéton ». Carrefour en compte 62 à travers la France, dont 21 à Paris et 11 à Lyon. Leclerc, qui ne possède pas ou peu de magasins dans les métropoles, le développe aussi à marche forcée, tout comme Intermarché. Autant d’initiatives qui vont pousser la croissance du e-commerce alimentaire dans l’Hexagone.

Source : Le e-commerce alimentaire en pleine croissance | Les Echos