Des restaurateurs aimeraient que la liste des denrées que les consommateurs peuvent acheter en supermarché grâce aux titres-restaurant soit restreinte.L’utilisation des Tickets-restaurant pourrait être plus limitée dès le 1er janvier

La dérogation permettant d’acheter davantage de produits alimentaires en supermarché grâce aux titres-restaurant devrait prendre fin le 31 décembre. Les restaurateurs montent au créneau pour s’en assurer.

Des restaurateurs aimeraient que la liste des denrées que les consommateurs peuvent acheter en supermarché grâce aux titres-restaurant soit restreinte. (Getty Images)

Des pâtes, du beurre, du poisson surgelé, de la viande… Voilà ce que les Français peuvent payer en titres-restaurant, quand ils font leurs courses au supermarché. Mais ce large choix pourrait ne pas durer au-delà de la fin de l’année. Les restaurateurs en tout cas l’espèrent et réclament un durcissement de son utilisation. Mi-septembre, l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie (Umih) et le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (SNARR) ont publié des communiqués en ce sens.

La raison de leur colère : une dérogation mise en place à l’été 2022 par l’Etat, assouplissant les règles pour dépenser ces titres-restaurant dans les supermarchés. Déjà prolongée fin 2023, cette mesure devrait prendre fin le 31 décembre 2024. Mais les restaurateurs craignent que le gouvernement décide de la poursuivre…

Un plafond relevé à 25 euros

Avant cette dérogation, seuls les produits directement consommables (sandwichs, salades, plats cuisinés, produits laitiers et fruits et légumes) pouvaient être payés en titres-restaurant au supermarché. Mais en 2022, dans un contexte de forte inflation (+5,2 % sur l’année), le gouvernement avait décidé de revoir les règles encadrant ce moyen de paiement. Dès lors, presque tous les produits alimentaires des supermarchés y sont éligibles. Y compris ceux qui ne sont pas consommés pendant la pause déjeuner, mais qui peuvent alimenter les repas en famille à la maison.

Deux mois plus tard, le 1er octobre 2022, le gouvernement avait aussi relevé le plafond journalier d’utilisation des titres-restaurant, permettant de dépenser 25 euros par jour en supermarché ou en restaurant, contre 19 euros auparavant.

Une décision plébiscitée par les Français, qui ont augmenté leurs dépenses dans les supermarchés… aux dépens des restaurateurs. Au deuxième trimestre de 2024, les restaurants n’absorbaient que 40 % des volumes financiers des titres-restaurant, contre 46,5 % au dernier trimestre de 2022, selon la Commission nationale des titres-restaurant. A l’inverse, les moyennes et grandes surfaces sont montées à 30,8 % (+8,4 points sur la même période).

« La survie des restaurateurs menacée »

Et l’Umih est d’autant plus inquiète que ces chiffres n’intègrent pas l’arrivée du groupe Lidl, qui accepte les paiements en tickets-restaurant depuis septembre. « En voulant régler le problème de pouvoir d’achat des Français de la sorte, l’Etat en a créé un autre : il menace la survie des restaurateurs, déjà étranglés par les charges », fustige Franck Chaumes, président national de la branche restauration de l’Umih.

Nés en 1967, les titres-restaurant se destinaient initialement aux salariés qui n’avaient pas de cantine d’entreprise, pour leur permettre de manger un repas préparé à proximité de leur lieu de travail. Aujourd’hui, 5 millions de salariés règlent des repas ou achètent ainsi des aliments auprès de quelque 234.000 commerçants et restaurateurs.

Dans un contexte où l’inflation s’est tassée, l’Umih et le SNARR espèrent que seuls les produits directement consommables seront éligibles aux titres-restaurant dans les supermarchés, comme c’était le cas avant l’été 2022. Franck Chaumes plaide aussi pour des plafonds de dépenses différenciés, pour encourager les Français à dépenser davantage en restaurant. « Ce pourrait être 10 ou 15 euros en supermarché, et le double en restaurant », suggère-t-il. Difficile à ce stade de savoir si le nouveau gouvernement leur donnera raison.

par Chloé Marriault – A retrouver en cliquant sur Source

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