En 2025, le 6 janvier sera sûrement le jour le plus calme de l’année pour les réservations en restauration, comme l’ont été les premiers lundis de 2024 et 2023. Une envie de faire une pause après avoir enchaîné les réveillons. Et la Saint-Valentin devrait à nouveau briller comme une journée record à l’aune de l’an dernier, où le site de réservation TheFork avait enregistré deux fois plus de demandes qu’un jour classique.

Mais il y aura aussi des nouveautés : qu’il s’agisse des cartes proposées par les restaurants existants, des thématiques d’établissements tout juste ouverts ou des habitudes de consommation, l’an prochain promet de renouveler les codes et d’accélérer les évolutions de l’offre. Cinq tendances à suivre à 2025

· Manger seul n’est plus tabou

Parmi les tendances de 2025, l’étude menée sur le sujet par TheFork et le cabinet NellyRodi pointe l’engouement pour les sorties seul au restaurant. La poursuite d’un phénomène relevé en 2024 où les réservations pour une personne unique ont grimpé de 18 %.

Les freins se sont levés face à la découverte d’une table ou un petit moment de plaisir avec soi-même ou son téléphone. Quitte à partager ensuite en photo les plats dégustés sur les réseaux sociaux.

· A table avec sa chanson préférée

Avec des consommateurs plus attentifs que jamais à leurs dépenses, le moment passé à table hors de chez soi doit satisfaire bien au-delà de l’assiette. Et se personnalise davantage, à l’instar de ce que pratique le restaurant parisien Neso. Ce dernier « va jusqu’à demander les chansons préférées des convives lors de la réservation et les diffuse le soir de leur venue », note Myriam Saadaoui, directrice marketing de TheFork France. Les données connues des clients permettant de créer une ambiance sur mesure joueront un rôle croissant, souligne-t-elle également.

Certains restaurants gastronomiques commencent aussi à proposer des formules nécessitant de passer moins de temps à table – des menus dégustation en une heure, par exemple -, pour s’adresser à ceux qui sont pressés ou qui n’aiment pas rester trois heures devant leur assiette.

· Cuisine ayurvédique et hot-dogs revisités

Les fans de nourriture sont à la recherche permanente de nouvelles saveurs. Ils devraient trouver leur bonheur dans la montée en puissance de la cuisine ayurvédique venue d’Inde, l’une des influences détectées par TheFork et NellyRodi. Ou dans la « street food » à la manière de Chicago, rebondissant sur le succès de la série « The Bear » à grand renfort de hot-dogs revisités et autres sandwichs innovants.

Quant à la pizza, elle diversifie ses formats. « La vente à la part se développe en France », relève ainsi Bernard Boutboul, président du cabinet Gira spécialisé dans la consommation alimentaire hors domicile. Si certaines enseignes, trop en avance, s’étaient cassé les dents il y a quelques années, les nouvelles propositions plaisent désormais au public.

Côté boissons, à côté du matcha japonais qui a su se tailler une place dans les « coffee shops », commencent à apparaître l’ube et le taro. Ces ingrédients très utilisés aux Philippines et à la couleur violette intrigante se mélangent notamment à du lait ou signent leur présence dans les « bubble teas ».

La cuisine hexagonale se défend bien aussi. « Le bistrot classique fait son grand retour, porté par l’engouement mondial pour la série ‘Emily in Paris’ et par l’image des Jeux Olympiques », estime Candice Alvarez, consultante Lifestyle chez NellyRodi. Plats en croûte, aspics à base de gelée, cannelés et madeleines devraient marquer 2025 de leur empreinte.

· Offensive généralisée pour le sucré

Le sucré prend une place de plus en plus forte dans l’offre comme dans les habitudes de consommation. A table mais aussi en vente à emporter. Avec certaines vedettes comme le croissant qui se décline désormais sous toutes les formes, y compris via le crookie, cet hybride mi-croissant mi-cookie. Et les propositions n’en finissent plus de se diversifier, à l’image du milk-shake pop-corn de l’enseigne de burgers Five Guys.

Popeyes, l’enseigne de poulet aux épices cajun qui compte ouvrir une dizaine de nouveaux établissements l’an prochain pour atteindre la trentaine fin 2025, enrichira ses propositions sucrées en février de beignets préparés à la manière de la Nouvelle-Orléans. Côté donuts, l’arrivée du poids lourd américain Dunkin’est attendue en 2025, alors que son concurrent, Krispy Kreme, déjà en France depuis un an, accélérera son déploiement.

· Le végétal, un passage obligé

Le cabinet Food Service Vision note une reprise des innovations dans sa dernière « Revue stratégique ». Parmi elles figure la place prise par le végétal, qui investit progressivement les cartes au point de devenir un passage obligé, que l’on soit un restaurant de bord de mer ou un fast-food. Neuf établissements indépendants sur dix proposent d’ailleurs désormais des plats végétariens.

La recherche croissante d’alternatives saines touche aussi ce que l’on boit. Remise au goût du jour à la place du café, la chicorée poursuit son « come-back ». Les boissons sans alcool font une percée : 40 % des restaurateurs ont diversifié leur offre en la matière, selon une étude réalisée par OpinionWay pour le futur salon Sirha Lyon. Les « mocktails », ces cocktails en version sans alcool, ont trouvé leur chemin dans les restaurants de chaînes. Et des accords mets-boissons infusées dans les établissements étoilés côtoient désormais ceux associant plats et vins.

Ces tendances ont de quoi alimenter deux mouvements qui ont trouvé leur chemin vers une partie du grand public en début d’année : le Dry January, qui incite à se passer d’alcool durant tout le mois de janvier, et son pendant côté nourriture, même s’il est moins pratiqué, le Veganuary.