Le président de Monoprix ne craint pas l’arrivée de Leclerc à Paris. Il a même décidé de se priver de ces générateurs de trafic que sont les prospectus papier.

Vous avez décidé de ne plus utiliser les prospectus. Quel est l’impact de cette mesure ?

Depuis le 1er janvier, nous n’envoyons plus rien dans les boîtes aux lettres. Cela correspond à la disparition de 30 millions de catalogues, de prospectus et de brochures publicitaires sur un volume de plus de 20 milliards d’unités émises chaque année en France par l’ensemble des enseignes et des distributeurs.

Et sur la clientèle ?

Nos dépliants généraient entre 10 et 15 % du trafic clients selon nos magasins. Les tests que nous avons réalisés l’an dernier ne permettent pas de dire que leur disparition aura un impact économique majeur, sauf sur l’environnement. Je vous rappelle tout de même que 90 % de ces prospectus sont jetés sans même avoir été lus. Ce mode de diffusion représentait 10 à 15 % du budget marketing de l’enseigne. Nous redéployons ce montant sur le digital et les plates-formes en ligne où l’impact écologique est quatorze fois inférieur au papier.

Leclerc vient de lancer son premier point relais à Paris, face à un Monoprix. Qu’en pensez-vous ?

Je n’y crois pas une seconde. Cela ne répond pas aux besoins des urbains. Cela nécessite de retransporter des courses alimentaires, par définition lourdes et volumineuses, de leur point d’arrivée à son domicile, après qu’elles ont déjà été acheminées par camionnette. Ce n’est pas bon pour l’environnement et cela encombre l’espace public. A Paris, le consommateur a davantage besoin de disposer de magasins ouverts sur des plages longues et situés à proximité. Aujourd’hui, 50 % de nos livraisons sont effectuées à pied. Nos magasins, qui sont livrés la nuit, sont les placards et les réfrigérateurs des Parisiens.

Comment le mouvement des gilets jaunes a-t-il impacté votre activité ?

Ce mouvement a surtout agi sur le moral des Français. Il est au plus bas. On assiste à une baisse globale de la consommation depuis le début de ce mouvement.