[Top 100] « De la valeur ajoutée dans une démarche d’amélioration continue »

Quel bilan tirez-vous de l’exercice écoulé ?
Laurent Théodore

En ce qui concerne le marché, globalement, l’année 2023 a été mal orientée en termes de volumes. Nous avons assisté sur la deuxième partie de l’année, et particulièrement à partir de la mi-octobre, à une cassure dans la fréquentation et à une baisse des consommations. Les ménages ont réalisé des arbitrages pour contrer la deuxième vague d’inflation sur l’alimentaire. Nous avons ressenti également une baisse des créations d’établissements et une hausse des défaillances.
En ce qui concerne France Boissons, malgré ce marché volatil, l’année a été satisfaisante. Notre action au quotidien visant à contenter au mieux nos clients a entraîné une amélioration continue dans l’excellence opérationnelle et nous a permis de progresser sur beaucoup d’éléments structurants. Ainsi, 75 % des commandes passent désormais par notre plateforme en ligne Eazle. Le temps de chargement des pages est beaucoup plus rapide. Nous avons rajouté des fonctionnalités, en particulier des recommandations de produits. Et nous constatons une satisfaction des utilisateurs très élevée. Par ailleurs, nous avons fait évoluer nos télévendeuses et télévendeurs à travers des formations commerce et outils informatiques pour suivre nos clients notamment à travers l’usage d’un CRM simplifié et plus ergonomique. Le turnover au sein des équipes a également été réduit.
Concernant la livraison, en 2023 comme en 2022, nous avons su faire les efforts pour fidéliser nos chauffeurs-livreurs. Nous sommes toujours en progrès continu et notable sur la sécurité au travail, grâce à des camions modernes, à des EPI, à des équipements au sein de nos entrepôts, des zones tampons sécurisées et toute la politique sociale de France Boissons, telle qu’une hotline de consultation psychologique dans le cadre de notre programme de santé et bien-être au travail.
Beaucoup de formations ont été dispensées pour nos commerciaux terrain, sur les catégories bière, vin, spiritueux, afin de pouvoir conseiller au mieux nos clients. Pour le service technique, nous avons également investi dans la formation interne et dans notre capacité à attirer des profils externes pour les former.

Comment vos gammes de produits ont-elles performé ?
Laurent Théodore

En volume : les eaux ont bien performé avec + 5 %, les sodas ont enregistré une très bonne année avec + 12 %, Les spiritueux ont continué leur dynamisme avec + 2 %.
En revanche, les vins sont sous pression, c’est une catégorie qui souffre : les AOP sont à – 5 % et les IGP à – 6,8 %. La bière, quant à elle, a baissé dans les CHR et progressé chez les grands comptes ; au global, elle est à – 3 %. Enfin, le café est à – 6 %.

 

Un événement marquant à retenir de cet exercice ?
Laurent Théodore

C’est l’amélioration continue de France Boissons. Et ce, dans toutes les dimensions de l’entreprise. Nous mesurons ce phénomène au travers du niveau de satisfaction de nos clients. Tout cela est le résultat du travail fait en interne pour le développement et la motivation de nos collaborateurs, la fierté d’appartenance, l’expertise dans les catégories. Ensuite, les jeunes générations que nous recrutons sont très sensibles à notre feuille de route « Distribuons un monde meilleur » : notre ancrage territorial, notre politique sociale, notre démarche de réduction de notre empreinte carbone via l’installation des ampoules LED et des camions électriques ou encore de notre test fluvial. Cela résonne de plus en plus chez nos collaborateurs plus seniors.
Nous investissons des montants significatifs pour l’entreprise dans différents domaines : les technologies informatiques (Eazle, IA, etc.), les entrepôts (ergonomie, sécurité), la flotte de camions.

Quels sont vos dossiers prioritaires pour la rentrée ?
Laurent Théodore

Une de nos priorités est de continuer à faire ce que nous sommes en train de bien faire, et de continuer à nous améliorer structurellement. Cela signifie continuer d’améliorer la satisfaction de nos clients en apportant de la valeur ajoutée : saisie de la commande, préparation de la commande, livraison de la commande, disponibilité du service technique, opération de sanitation ou bien de dépannage. Continuer d’évaluer, catégorie par catégorie, la façon d’enrichir notre offre, être sûr de bien sélectionner les fournisseurs locaux et veiller à ce que ces fournisseurs continuent d’être bons ! Nous ne voulons pas faire des coups mais apporter de la valeur ajoutée de manière continue. Pour 2025 comme pour 2024, ce sont les femmes et les hommes qui font la différence. Il s’agit donc d’avoir des équipes soudées et motivées qui réussissent collectivement. Tout cela est visible d’ailleurs, par les employés, par la hiérarchie, par les clients et aussi par les fournisseurs.

Vers quoi s’oriente la demande de vos clients actuellement ?
Laurent Théodore

Il y a plusieurs tendances. Avec tout d’abord, toujours, une demande pour les grandes marques reconnues qui constituent une réassurance. Ensuite, pour des références de proximité. Avec toujours une grande vigilance sur la qualité. Enfin, dans un contexte inflationniste, il existe aussi une demande pour du bas prix, pour de l’entrée de gamme.

Développez-vous beaucoup les marques propres dans le contexte actuel ?
Laurent Théodore

Nous avons lancé une marque propre de jus de fruits qui s’appelle Soleia. Nous ne nous inscrivons pas dans une démarche où nous proposerions des produits d’entrée de gamme pour casser les prix. Il convient en effet de noter que nos marques propres sont des produits de grande qualité.

Jean-Charles Schamberger

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