
Champagne : les ventes 2022 atteignent un nouveau sommet
Les exportations de vin pétillant ont bondi, avec 330 millions de bouteilles vendues cette année, soit 10 millions de plus qu’en 2021. Les maisons peinent à répondre à la demande.
La filière champagne a vécu une fin d’année en fanfare. La star des tables du Nouvel An frôle son record, avec un bond historique à l’export. Selon le comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC), les expéditions devraient en effet atteindre 330 millions de bouteilles, soit 10 millions de plus que l’an dernier qui était déjà une année exceptionnelle. Un bilan proche de son niveau de 2007/2008, où 338 millions de bouteilles avaient été vendues.
Ces premiers chiffres ont été communiqués lors de l’assemblée générale de l’association viticole champenoise. Ce sont les exportations qui ont tiré la demande. En 2022, elles sont en hausse de 4,7 % par comparaison avec l’an dernier (+18 % par rapport à 2019), et pèsent désormais 57 % des volumes, une première depuis un siècle. « Tout le monde veut du champagne . La demande afflue de partout. Des pays voisins. Des Etats-Unis, où elle explose avec la parité favorable au dollar. En France, on voit se multiplier les ouvertures de cavistes », avait indiqué Maxime Toubart le coprésident du CIV aux « Echos » à l’automne, après des vendanges exceptionnelles.
Une offre réduite
Face à cet engouement, les maisons de champagne ont du mal à répondre aux commandes. Faute de réserves suffisantes. En cause, la crise sanitaire. Suite à l ‘épidémie de Covid en 2020, les ventes s’étaient effondrées, les restaurants, les boîtes de nuit comme les frontières étant fermées. Du coup, pour éviter un surstockage, les professionnels avaient décidé de réduire de 20 % les récoltes.
« Mais les gelées et les maladies l’année suivante ont entraîné une nouvelle perte de 40 % », a expliqué le président de la maison Drappier, Michel Drappier sur BFM Business. De son côté, la consommation, elle, est vite repartie, notamment pour les fêtes de fin d’année. Et 2021 a signé un rebond de 32 % pour ces petites bulles. D’où la pression sur l’offre.
Si la demande reste soutenue cette année, la hausse des prix n’a visiblement pas ralenti les envies des consommateurs. Impactées par l’inflation des coûts de production (verre, étiquette, transport…), les maisons de champagne ont fait grimper leurs tarifs, avec des augmentations estimées entre 5 % à 10 %
Reconstitution des stocks
Bonne nouvelle, les très bonnes vendanges de 2022 devraient de nouveaux remplir les stocks. La sécheresse n’a pas eu d’effets négatifs sur les vignobles, la pluie tombant à chaque fois à point nommé. « Les maisons, dont beaucoup sont en rupture, vont pouvoir reconstituer des réserves, divisées par deux l’année dernière », estimait Charles-Armand de Belenet, le directeur général de la maison Bollinger au début des vendanges.
La filière a renforcé cet été son système de réserve, avec un nouveau dispositif, baptisé « sortie différée de réserve ». Chaque viticulteur peut stocker jusqu’à 8.000 kilos de raisin par hectare.
La filière a renforcé cet été son système de réserve, avec un nouveau dispositif, baptisé « sortie différée de réserve ». Chaque viticulteur peut stocker jusqu’à 8.000 kilos de raisin par hectare. Ce qui lui permet de faire face lors d’une année de mauvaise récolte. Il doit aussi respecter un niveau de rendement, qui a été fixé à 12.000 kilos par hectare cette année, le niveau le plus élevé depuis quinze ans.
Avec le nouveau système, un professionnel dont les récoltes et les réserves seront inférieures à ce seuil donné, pourra « débloquer des droits de sortie de réserve lissés sur les trois campagnes suivantes » pour combler ces déficits. Le vigneron pourra donc récolter des raisins au-delà du quota défini par l’interprofession, dans la limite des quantités manquantes.
Par Dominique Chapuis – A retrouver en cliquant sur Source
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