Hôtellerie : l’activité frémit avant même la haute saison estivale

L’activité hôtelière s’amplifie depuis la fin du premier semestre et le dernier déconfinement. Moins sensible à la clientèle internationale, l’hôtellerie économique est la plus dynamique. La situation s’améliore aussi dans le haut de gamme et à Paris.

Les professionnels restent prudents, mais la sortie de crise s’esquisse dans l’hôtellerie française. La saison d’été s’annonce en effet favorable au tourisme domestique , et les signes d’un redémarrage de l’activité se multiplient.

Le cabinet d’études et de conseil MKG indique que le taux d’occupation (TO) de l’hôtellerie française est repassé, courant juin, au-dessus de 50 % pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire. « Les régions de l’Ouest jouent encore le rôle de moteur », précise son directeur général, Vanguelis Panayotis, avec un taux dépassant 60 %. « L’Ile-de-France reste encore en deçà, indique l’expert, mais on note une vraie inflexion depuis quelques semaines. Le retour des Salons comme VivaTech a bien aidé pour les jours de semaine, et on voit aussi une remontée les week-ends et dans les zones loisirs comme Disneyland Paris. »

Le remplissage s’améliore

Les performances restent encore très en retrait sur l’ensemble du premier semestre par rapport à la même période de 2019, dernière année de référence. Cela vaut tout particulièrement pour le haut de gamme et Paris avec, selon MKG, des taux d’occupation en recul respectivement d’environ 56 points (à 13,9 %) et de près de 62 points (à 15,8 %). Pour autant, le remplissage des hôtels s’est nettement amélioré depuis janvier, et ce dans toutes les catégories et sur tout le territoire.

A Paris, précise ainsi le cabinet spécialisé, le taux s’est élevé à 30 % en juin, soit une amélioration de 16 points en cinq mois. En province, il a atteint 52 % le mois dernier, soit un gain de 25 points. Les catégories économiques, moins exposées au tourisme international, ont non seulement mieux résisté mais profitent d’un redémarrage plus rapide. En juin, le taux d’occupation s’élevait déjà à 54 % pour les hôtels 1 étoile et à 48 % pour les 2-3 étoiles.

« Il y a clairement un phénomène d’accélération avec le déconfinement mais nous l’avons vu s’amorcer dès janvier pour la demande touristique », nuance le directeur général du groupement d’hôteliers-restaurateurs indépendants Logis Hôtels, Karim Soleilhavoup. Si « l’activité du premier semestre 2021 a pâti de la situation sanitaire et du troisième confinement », le dirigeant qualifie de « favorable » la tendance actuelle et estime même « possible de revenir au niveau de 2019 avec un bon quatrième trimestre ».

A date, le chiffre d’affaires global – séjours réalisés et réservations – de la plateforme de commercialisation de Logis Hôtels progresse de 68 % par rapport à 2020, reculant d’environ 21 % par rapport à 2019.

Redémarrage dans les grandes villes

Autre phénomène, « une saison « affaires » qui s’allonge sur l’été alors que, traditionnellement, elle ralentit la première quinzaine de juillet ». Le chiffre d’affaires de Logis Hôtels enregistré pour la clientèle professionnelle individuelle croît, à ce stade, de l’ordre de 15 % par rapport à 2019 et de 58 % par rapport à l’an dernier.

Fabrice Collet, le PDG du groupe d’hôtellerie économique B&B Hotels, se montre même globalement « très optimiste », et pas seulement dans une optique franco-française. Le troisième groupe hôtelier français, et numéro trois européen de son segment , enregistre depuis début juin un résultat opérationnel positif sur l’ensemble du réseau. Le patron de B&B Hotels annonce l’ouverture d’ « au moins 70 hôtels en 2021, un rythme record, le précédent était à 50 », tout en admettant un phénomène de rattrapage par rapport à 2020.

B&B vient ainsi de se renforcer en Italie. Il s’est, par ailleurs, installé dans Paris intra-muros en prenant le fonds de commerce d’un Timhotel, près de la porte de Clichy. Les murs ont été rachetés par Swiss Life Asset Managers, une illustration d’un marché de l’immobilier hôtelier qui s’anime également.

Article de Christophe Palierse – A retrouver en clqiuant sur Source

Source : Hôtellerie : l’activité frémit avant même la haute saison estivale | Les Echos