Picard réchauffe ses services
La chaîne de surgelés va vendre du vin et développe la restauration sur place.
In vino veritas. Picard a décidé d’étendre à tout son réseau français (968 unités) une offre de neuf bouteilles de vin, « de bonne qualité », précise le président Philippe Dailliez. Des flacons, pas du tout surgelés, mais réfrigérés. Un complément de gamme qui s’ajoute aux petits produits salés ou sucrés déjà présents aux abords des caisses. L’enseigne préférée des Français (derrière Amazon) surfe sur la vogue de l’apéritif entre amis. Et veut éviter à ses clients de courir ailleurs pour accompagner ses gougères.
Deux ans après son arrivée de chez Leroy Merlin, le dirigeant poursuit le déploiement de son plan 2020. Objectif : développer de nouveaux services pour soutenir les ventes. L’offre de vins est presque symbolique. La création d’espaces de restauration dans les magasins plus stratégique. La terrasse du point de vente de la rue Bodin (photo), à Levallois-Perret, près de Paris, ne désemplit pas de jeunes actifs ou d’étudiants. Il faut dire que l’on peut y consommer un plat (réchauffé au micro-ondes) pour deux euros. Le test va être étendu à un vingtaine de magasins.
Dans le même esprit, Philippe Dalliez a décidé de lancer la conception et la fabrication d’un distributeur automatique de surgelés destinés aux entreprises.
Le service, c’est aussi, surtout à Paris, l’élargissement des heures d’ouverture. Beaucoup de points de vente sont passés à 20 h 30, certains pousseront jusqu’à 21 heures. Ces extensions génèrent jusqu’à 15 % de ventes supplémentaires. Pour les urbains qui trouveraient encore portes closes en rentrant tardivement, un autre solution est proposée : la livraison à domicile jusqu’à 22 heures. Il faut commander la veille, mais les livreurs maison garantissent le respect de la chaînes du froid.
Renouvellement de gamme
Cependant, pour Philippe Dailliez, le service ne suffit pas. Les ventes ont progressé de 2,1 % en 2016-2017 (exercice clos le 31 mars). soit plus que le marché (0,5 %). Mais à surface comparable, la croissance reste molle (+0,8 %). Il faut en outre séduire les investisseurs au cas où le boulanger industriel suisse Aryzta confirme vouloir céder sa participation… Outre les services, le renouvellement plus fréquent des gammes doit donc doper la fréquentation : 230 produits nouveaux sortis en 2016 et 256 en 2017, avec thématiques asiatique, italienne, new-yorkaise… « L’ADN de Picard, ce sont les produits », rappelle Philippe Dalliez qui poursuit par ailleurs l’expansion du réseau.
Après 20 ouvertures en France en 2016, 25 sont prévues en 2017. A Paris des formats plus petits (100 mètres carrés) sont inaugurés. Deux corners de plus ont ouverts au Japon (5 au total, avec AON) et 9 en Suède (avec ICA) qui s’ajoutent aux 15 unités détenues en propre. Picard compte également 40 franchisés en Italie et possède 16 magasins en Belgique. Le supermarché en ligne anglais Ocado vend aussi certains produits.
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Source : Picard réchauffe ses services